Quelques consolations dans la crise

7 avril 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Lingots d'or et marché boursier.
Photo : MicroStockHub / iStock

La pandémie de COVID 19 a pénalisé outre mesure des secteurs qui devraient reprendre dans quelques mois, croitAmber Sinha, gestionnaire de portefeuille à Gestion d’actifs CIBC.

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« La crise actuelle est arrivée brusquement en comparaison de la précédente. Personne n’était préparé à une chute si rapide des marchés. Si vous êtes du genre à voir le verre à moitié plein, vous pourriez penser que cela va déboucher sur une reprise tout aussi rapide. Mais ce phénomène est tout à fait sans précédent », dit Amber Sinha.

« Alors que crise de 2008-2009 provenait du secteur financier, celui-ci était en pleine forme il y a encore deux mois, et les secteurs les plus touchés sont aujourd’hui ceux des voyages, des transports et des loisirs. Tout ce qui a à voir avec les activités sociales, les regroupements et les déplacements a été le plus durement touché », poursuit-il.

Autre différence avec la crise financière : cette fois-ci, les banques centrales n’ont plus les munitions qu’elles avaient en termes de baisses de taux d’intérêt, et les gouvernements doivent faire appel à d’autres mesures comme les programmes de relance économique et les achats massifs d’actifs, note l’expert.

« Ce qui est semblable à 2008-2009, en revanche, c’est le degré d’endettement, qui peut faire aller la situation de mal en pis. La dernière fois, l’endettement était concentré dans le secteur financier et chez les consommateurs, alors que cette fois-ci il est dans les gouvernements et les entreprises. C’est un élément auquel il faut porter attention car il crée beaucoup plus de pression sur le système », dit Amber Sinha.

Restent quelques consolations, même s’il est encore tôt dans la crise.

« On a vu un premier déclin des marchés composé en bonne partie de ventes forcées, de la part de fonds qui cherchent à conserver des liquidités et se débarrassent de titres qu’ils conserveraient autrement. C’est ainsi que des entreprises de qualité se retrouvent sous-évaluées, et que nous pouvons saisir de bonnes occasions », croit Amber Sinha.

Le secteur aérospatial retient notamment son attention.

« C’est un secteur où les cycles sont très longs, car on ne décide pas d’acheter un avion selon ce qui se passe ce mois-ci ou ce trimestre-ci. Pourtant, les grandes entreprises aérospatiales ont connu de fortes chutes sur les marchés car elles sont associées aux secteurs des voyages, des transports et des loisirs. Leurs titres ont été davantage pénalisés qu’ils ne l’auraient dû, et pour un investisseur à long terme de nature patiente, c’est une situation à surveiller », dit Amber Sinha.

Selon lui, d’autres secteurs sont touchés temporairement et devraient reprendre leurs activités (presque) normales d’ici quelques mois.

« La distanciation sociale a mis de la pression sur la restauration, ou encore les services d’entretien et de nettoyage. Mais quand nous serons de retour dans nos bureaux d’ici quelques mois, beaucoup de titres de ces secteurs vont remonter. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.