Rémunérer les dirigeants selon le rendement est un mythe

Dans 61 % des cas, les patrons des grandes entreprises américaines cotées en Bourse ne sont pas payés en fonction des résultats qu’ils procurent à leurs actionnaires.

En effet, dans trois cas sur cinq, il n’existe aucun lien entre ces deux données, explique une récente étude de la firme de recherche financière MSCI menée auprès de 423 entreprises ouvertes sur la rémunération des chefs de la direction.

L’étude, qui s’étale sur une période de dix ans (2006-2015), estime ainsi que le sacro-saint modèle, vieux de plus de 40 ans, et qui consistait à aligner les revenus des hauts dirigeants d’entreprise sur les rendements, est aujourd’hui en faillite.

Faits saillants

• Plus des trois cinquièmes des 423 entreprises ouvertes étudiées n’alignent pas la rémunération de leur chef de la direction avec les rendements fournis aux actionnaires.
• Parmi celles qui sont le moins alignées, 23 ont sous-payé leur directeur et 18 l’ont surpayé.
• Si l’on regarde les performances à court terme, année après année, ce non-alignement est beaucoup moins important.
• Aucune des compagnies les moins alignées n’a eu à subir de désapprobation de la part de ses actionnaires. Ce qui laisse penser que ces derniers s’intéressent plus à leurs dividendes annuels qu’à leurs revenus sur le long terme.

En entrevue au Financial Post, qui a décortiqué l’étude, le directeur de la recherche de MSCI Ric Marshall a insisté sur l’importance de regarder la situation à long terme. Il estime en effet qu’à court terme, il peut y avoir un sentiment d’alignement. Ce qui ne se vérifiera pas sur une période de dix ans.

Le Financial Post donne également la parole à Roseanna Landis Weaver, experte en bonne gouvernance affiliée à l’organisme sans but lucratif As You Sow. Selon elle, les résultats de l’étude démontre ce que son association répète à longueur de temps, à savoir que la rémunération des dirigeants en fonction du rendement est davantage un mythe qu’une réalité.

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