Rien ne va plus pour les banques d’investissement

Par La rédaction | 28 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Revenus en baisse, plans de réduction des coûts tous azimuts, cadres réglementaires toujours plus contraignants… l’âge d’or des banques d’investissement « est bel et bien révolu », affirme Le Monde dans son édition publiée hier.

Alors que ces établissements étaient au faîte de leur puissance juste avant la crise financière de 2008, les voici en effet rattrapés par une conjoncture économique défavorable, écrit le quotidien français.

Dernière mauvaise nouvelle en date pour le secteur, Goldman Sachs a récemment annoncé son intention de supprimer de 25 % à 30 % de ses effectifs dans cette activité en Asie (soit un peu moins de 100 postes sur 300), tandis que Bank of America, toujours dans la région, s’apprête également à mettre à pied une partie de son personnel, et ce, pour la seconde fois en moins d’un an, selon Bloomberg.

CHUTE DE LA VALEUR DES ACTIVITÉS EN ASIE

Cette vague de licenciements est due à la baisse importante du nombre d’opérations de fusions-acquisitions sur le marché asiatique, où la valeur totale des activités a chuté de près de 25 %. Du côté des introductions en Bourse, la tendance n’est pas meilleure puisque leur volume a reculé de 16 % depuis le début de l’année, d’après le cabinet Dealogic.

Et ces restructurations ne concernent pas seulement l’Asie. Au mois de juillet, Goldman Sachs a ainsi lancé un plan d’économies de 700 millions de dollars, soit environ 3 % de ses dépenses totales, quelque temps après avoir annoncé une baisse de son chiffre d’affaires de 13 % au deuxième trimestre. Résultat, la firme a supprimé plus de 400 postes à New York, dans le secteur des activités de banque d’investissement et de courtage.

Morgan Stanley n’est pas en reste. La banque vient de rendre public un « projet de rationalisation » consistant notamment à délocaliser 1 250 postes de New York vers ses bureaux de Bangalore (Inde), Glasgow (Royaume-Uni) et Baltimore afin de réduire les coûts. L’objectif affiché du groupe est d’économiser un milliard de dollars.

INVESTIR DANS DE NOUVEAUX MÉTIERS?

L’ensemble du secteur de la banque d’investissement se retrouve pris entre deux feux, souligne Le Monde. D’un côté, en effet, « la nouvelle régulation financière oblige les établissements à lever le pied sur les activités spéculatives qui avaient fait leur fortune avant la crise », tandis que, dans le même temps, ceux-ci « doivent considérablement renforcer leurs fonds propres ». Sans parler des dépenses juridiques qui explosent, et le tout sur fond de marchés financiers en dents de scie, « qui plombent leurs activités de courtage et de conseil ».

Si la situation est délicate en Asie, elle l’est également chez nos voisins du Sud. Depuis janvier, le nombre d’introductions en Bourse a par exemple été divisé par deux comparativement à la même période l’an dernier (déjà en repli de 62 % par rapport à 2014). Si l’on en croit un récent rapport du Boston Consulting Group (BCG), la rentabilité des banques d’investissement a reculé de 30 % depuis 2006, alors que, dans le même temps, les coûts fixes ont fortement augmenté du fait de la réglementation financière.

Toutefois, note Le Monde, les banques savent bien qu’elles ne pourront pas continuer trop longtemps à réduire leurs effectifs dans un secteur « où la matière grise constitue l’essentiel de la valeur ajoutée pour les clients ». Par conséquent, elles devront trouver d’autres moyens de se remettre en selle, par exemple en investissant dans de nouveaux métiers, comme s’apprête à le faire Goldman Sachs en se lançant dans la banque de détail.

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