SOS conseils pour futurs retraités

Par Brenda Craig | 21 septembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Selon la façon dont les boomers géreront et dépenseront leurs réserves, la situation peut varier de lugubre à passable. « Je connais un homme qui a déclaré à ses enfants : j’ai l’intention de dépenser mon dernier sou le jour de ma mort et j’espère que le chèque de mes funérailles sera sans provision. Pas de problème, papa, a répondu son fils, mais arrange-toi pour ne pas te tromper de date », relate le planificateur financier et actuaire William Jack, depuis son quartier des Beaches à Toronto.

C’est effectivement une façon de voir les choses. Mais préparer la retraite, consolider tous ses REER, régimes de retraite publics et privés, portefeuilles d’actions et d’obligations exige un temps et une expertise dont la plupart des boomers ne disposent pas.

Un autre des clients de M. Jack a fait une importante ponction dans un REER pour construire la cuisine de ses rêves. Hélas, il n’avait pas prévu l’impôt exigible sur ce retrait. Au résultat, son projet lui a coûté deux fois plus cher que prévu. C’est bien dommage. Il aurait dû commencer par dresser la liste de tous ses biens et demander conseil sur les règles du jeu.

« Ce n’est plus le moment de faire des scénarios et des projections sur la table de cuisine, déclare M. Jack, associé chez Longhurst and Jack, firme de planification de retraite rémunérée à l’acte. La véritable question est de savoir quelles sont vos dépenses fixes et vos dépenses discrétionnaires. Si vous participez à un régime de retraite à prestations déterminées (régime PD) qui couvre vos dépenses fixes, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. »

Consolider, préserver et réduire l’impôt

Bon an mal an, Sterling Rempel conseille des douzaines de clients et sa première intervention est toujours la consolidation des biens. « Il est essentiel que le conseiller sache à quoi s’en tenir en matière de répartition de l’actif de son client, explique ce planificateur financier agréé de Future Values Estate and Financial Planning à Calgary. Nous devons savoir en quoi consiste cet actif et quel revenu il peut produire. »

« Nous commençons par établir un REER autogéré, un REER immobilisé ou un fonds de revenu viager (FRV) qui détiendra la majorité de leur actif, poursuit M. Rempel. Puis, nous déterminons la répartition de l’actif, les échéances et le montant de revenu de retraite visé. »

M. Jack abonde en ce sens. « C’est l’occasion de regrouper l’actif des divers placements du client dans un seul régime. Les clients ne devraient pas recevoir plus de deux ou trois relevés de compte mensuels », ajoute M. Jack, précisant que ce procédé confère également des avantages fiscaux non négligeables.

Au Canada, les régimes de retraite à prestations déterminées (régime PD) ont pratiquement disparu de la carte, dans le secteur privé tout au moins. Aux bienheureux clients qui en sont titulaires, deux choix se présentent : recevoir directement la rente ou exercer l’option, autorisée une seule fois, de retirer une partie de ce régime, indique M. Rempel. « Le plus efficace est de contrôler quand ce revenu sera versé; nous décidons par conséquent d’en retirer 50 %, soit le maximum autorisé, pour l’investir dans un REER ou un FRR », déclare-t-il.

Le fait d’affecter une partie de cette somme à un REER peut représenter une économie d’impôt appréciable et préserver les prestations de la Pension de sécurité de la vieillesse (PSV) du client. « Si son revenu est trop élevé, faute de s’être prévalu de ces provisions, il s’expose à payer inutilement de l’impôt ou risque de perdre ses prestations de PSV », explique M. Rempel.

Et vous avez tout intérêt à préserver ces chèques du gouvernement. « Les prestations gouvernementales sont nettement plus intéressantes que ne l’imaginent la plupart des gens, explique M. Jack. Le Régime de pensions du Canada (RPC) est suffisamment approvisionné pour les 75 années à venir. Il n’est pas sur le point de s’épuiser comme certains le laissent entendre. Un couple admissible à la pleine prestation de la PSV et du RPC reçoit en tout quelque 32 000 $ à 34 000 $, et ces prestations sont entièrement indexées. »

Dans le cadre de la planification de retraite de leurs clients, M. Jack, comme M. Rempel, collabore avec d’autres professionnels, courtiers ou avocats, par exemple. En outre, il recommande aux clients de privilégier les placements prudents.

OBTENIR DE L’AIDE

« Quand je rencontre un nouveau client, je commence par le féliciter de sa décision de consolider ses comptes, affirme M. Rempel. Ceux qui se privent des conseils d’un professionnel au moment de la retraite commettent une grave erreur. Il est impératif qu’un spécialiste examine leur situation d’ensemble afin de maximiser leurs revenus et réduire leurs impôts. »

« Par ailleurs, notre travail consiste aussi à gérer le comportement humain, souligne-t-il. Les gens ne sont pas à l’abri de la peur ou de l’appât du gain. Ces émotions peuvent les amener à prendre des décisions hâtives ou malheureuses, faisant fi du contexte financier. »

Brenda Craig