Un jeton de cryptomonnaie avec votre burger?

Par La rédaction | 5 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Burger King est récemment devenu émetteur de cryptomonnaie en devises : au lieu de mettre un nouveau burger sur le marché, il lance une monnaie virtuelle pour les consommateurs!

Burger King met sur le marché le WhopperCoin, rapporte CNBC, une monnaie virtuelle qui sera remise à chaque consommateur pour les récompenser d’avoir acheté un Whopper, le burger emblématique de Burger King. Les jetons pourront être utilisés plus tard pour acheter d’autres Whopper, mais pourront aussi être échangés en ligne entre consommateurs, un peu comme sur une petite Bourse.

Pour cette raison, Burger King a présenté son WhopperCoin non pas comme un programme de fidélité, mais bien comme un outil d’investissement. « Si on se fie aux prédictions, la valeur des cryptomonnaies va augmenter de manière exponentielle, indique le service des communications de Burger King Russie. Manger des Whoppers aujourd’hui est une stratégie pour préparer sa prospérité financière de demain. »

INVESTISSEMENT, VRAIMENT?

Tout le monde n’est pas aussi enthousiaste. Pour Lisa Kramer, du Globe and Mail, ni le WhopperCoin ni aucune cryptomonnaie ne devrait être présentée comme un produit d’investissement.

La valeur du WhopperCoin varie non pas en fonction de données économiques fondamentales, mais plutôt en fonction d’émotions ou de facteurs très changeants, rappelle-t-elle. Sa volatilité sera donc élevée et ne convient qu’à ceux qui veulent spéculer sur un actif très risqué. De plus, Burger King peut mettre fin au marché des WhopperCoin quand il le désire.

PLUS DE 800 CRYPTOMONNAIES

Reste que cela démontre bien l’engouement actuel pour les cryptomonnaies. On en dénombre plus de 800 jusqu’à maintenant, pour une valeur approximative de 160 milliards de dollars américains (198 G $CA). Environ 50 millions de dollars américains (62 M $CA) de ce marché reposent sur des jetons d’actifs, c’est-à-dire qu’ils représentent une part dans une compagnie ou un fonds et bénéficie des revenus ou de l’appréciation de capital de ces entreprises ou fonds, un peu comme les actions. Le reste repose sur des jetons fabriqués pour ne fonctionner qu’à l’intérieur d’une application.

Cette situation risque toutefois de changer, croient les dirigeants de la startup torontoise Polymath, laquelle compte bien en profiter, peut-on lire dans le Financial Post. Selon eux, les jetons d’actifs dépasseront rapidement les jetons d’applications et devraient représenter un marché de 10 billions de dollars américains (12,4 G $CA) dans 10 ans. Polymath débutera officiellement ses activités le 1er octobre et pourrait rendre encore plus facile l’émission de cryptodevises.

UN GUICHET UNIQUE

Polymath se propose, en effet, de devenir le guichet unique pour les émetteurs de jetons d’actifs. Celui-ci guidera les émetteurs de la création à la levée de fonds et jusqu’aux échanges sur les marchés secondaires, en assurant la conformité de chaque étape. Les cryptomonnaies sont notamment populaires parce qu’elles offrent aux startup un meilleur accès au capital, tout en permettant à plus d’investisseurs de pouvoir miser sur les jeunes pousses. En moins de deux ans, les entreprises qui y ont eu recours ont levé près de 2 milliards de dollars américains (2,48 G$ CA). Le bitcoin, la cryptodevise la plus populaire, a vu sa valeur tripler cette année.

LES BOURSES SURCHAUFFENT

Les Bourses qui permettent l’échange des bitcoin, notamment la plus populaire Coinbase, ont d’ailleurs souffert de cette flambée de la valeur de cette cryptomonnaie. Leurs sites se sont retrouvés sous pression devant la hausse vertigineuse de la demande et ont éprouvé des problèmes comme des pannes, des ralentissements de transaction ou de téléchargement et des « krachs éclair ». Un autre site, PayPal Holdings Inc., a aussi éprouvé des difficultés.

Les utilisateurs en ont subi les contrecoups et plusieurs s’en sont plaint. Le Consumer Financial Protection Bureau américain a reçu 293 plaintes au sujet de Coinbase Inc. jusqu’à maintenant en 2017, contre six au total en 2016. Plus d’un tiers provenait d’individus n’étant pas en mesure d’accéder à leur argent dans le délai promis, alors que les accusations de fraude représentaient moins de 15 % des plaintes.

Cette situation a d’ailleurs causé un schisme dans la communauté bitcoin, avec la naissance du bitcoin cash, une nouvelle devise misant sur un système permettant d’accélérer les transactions, comme le rapportait récemment Conseiller.

Douleurs de croissance? Cela reste à voir. En tout cas, la vague de popularité des cryptodevises est loin de montrer des signes d’essoufflement pour l’instant.

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