Un manque de transparence qui a des conséquences

Par La rédaction | 1 novembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus de la moitié des Canadiens (54 %) estiment que leurs parents n’étaient pas assez proactifs dans leur enseignement concernant l’argent et le budget, révèle un sondage mené par Léger pour le compte de Mydoh, une application de gestion financière pour les jeunes optimisée par RBC.

La plupart des sondés (65 %) pensent que la relation qu’ils ont avec l’argent provient en partie de celle de leurs parents. Ainsi le manque de transparence des anciennes générations aurait engendré des lacunes en matière de gestion de l’argent chez les générations plus jeunes. On pourrait ainsi hériter des angoisses et du savoir-faire financier de ses parents.

« L’argent est une importante source de stress pour les Canadiens – en particulier les femmes et les personnes de couleur – et, d’après le sondage, les facteurs de stress peuvent être transmis d’une génération à l’autre, parfois involontairement, explique Sammer Haq, chef des données et de l’analyse à Mydoh, et fondateur et directeur général de BridgeTO Youth. Cependant, nous avons l’obligation envers la nouvelle génération de mettre fin au cycle de l’anxiété et de la honte qui accompagnent les finances personnelles et d’aider les enfants à mettre ces compétences en pratique dans leur propre vie. »

Les Canadiens disent ressentir de la honte, du regret et des doutes quand on parle de leurs compétences en matière de gestion de leurs finances. Lorsqu’ils doivent prendre une décision financière, 68 % des répondants aimeraient que leurs parents leur aient appris davantage sur l’argent. Près de la moitié (46 %) disent devoir se débarrasser de mauvaises habitudes financières.

Il est toutefois important de noter que le Canada se classe parmi les dix meilleurs pays pour ce qui est de la littératie financière des jeunes.

Pour éviter de répéter les erreurs du passé, la grande majorité des parents canadiens (90 %) classent la gestion financière comme la principale compétence qu’ils comptent transmettre à leurs enfants. Ils estiment que l’argent devrait faire l’objet d’un dialogue ouvert entre tous les membres de la famille (70 %) et que les activités donnant droit à de l’argent de poche, comme les tâches ménagères, enseignent aux enfants des leçons importantes sur les finances (88 %).

Malgré cela, ils restent pessimistes quant à la relation de leurs enfants avec l’argent. La plupart pensent qu’ils devront aider leurs enfants dans leurs engagements financiers.

« Les années de formation d’un enfant sont extrêmement importantes, et ce que nous constatons, c’est que les habitudes financières (autant les décisions relatives à l’argent que le stress connexe) sont héritées des parents, ce qui crée un cycle générationnel insoutenable », précise Sammer Haq.

« Pour véritablement améliorer le bien-être financier de la nouvelle génération, il faut que les parents veuillent inclure leurs enfants dans les discussions sur l’argent et priorisent la mise en pratique de leurs compétences financières », complète Angelique de Montbrun, cheffe du marketing à Mydoh

PLUS DE POSSIBILITÉS D’APPRENTISSAGE 

Il est cependant bon d’ajouter que 49 % des sondés trouvent que leurs enfants font preuve de curiosité et de motivation quand il est question d’argent. La plupart (88 %) pensent qu’il est bon de leur donner de l’argent de poche pour leur enseigner les bases de la finance et à avoir une bonne relation avec l’argent.

L’avantage de l’apprentissage actif avec le jeu, c’est que le cerveau passe d’un mode de « travail » à un état plus détendu et réceptif. Au lieu d’être contraignant, l’apprentissage est amusant et stimulant grâce à un système de récompenses qui renforce les bons choix financiers.

« Les parents canadiens brisent certains tabous générationnels, constate Angelique de Montbrun. En plus de parler d’argent, ils font preuve de transparence quant à leurs habitudes financières et à leur bien-être financier. »

Mydoh a demandé à Léger de mener un sondage en ligne auprès de 1 500 parents canadiens d’enfants âgés de 6 à 18 ans dans toutes les provinces, sauf au Québec. Le sondage s’est déroulé du 6 et le 17 juin 2022, par l’intermédiaire du panel en ligne de Léger.