Un nouveau site web pour les investisseurs autonomes

Créé cet été par une équipe d’investisseurs autonomes d’abord sous la forme d’un blogue privé, InvestisseursAutonomes.ca (IA) a été lancé il y a quelques semaines afin de « fournir des informations et partager des idées » en matière de placements.

« Le but du site est d’être un regroupement d’investisseurs autonomes et de servir de plateforme pour permettre l’échange d’idées et le partage d’information pertinente à propos d’investissements », a indiqué à Conseiller un porte-parole du groupe, qui a souhaité conserver l’anonymat.

« Nous sommes un site totalement gratuit et indépendant, insiste-t-il. Nous ne cherchons pas à vendre quoique ce soit, ni à convaincre les gens d’investir dans une compagnie plutôt que dans une autre. Nous donnons notre avis sur certaines d’entre elles et nous précisons toujours si nous détenons des titres de l’entreprise en question. »

50 % D’INVESTISSEURS AUTONOMES POTENTIELS

Cette initiative est née d’un calcul simple. Une enquête réalisée en 2015 pour la Banque TD montre que 32 % des Québécois qui ne gèrent pas eux-mêmes leurs investissements envisagent de le faire. Si on les ajoute aux quelque 21 % de leurs concitoyens investissant déjà pour leur propre compte, « on arrive à un total de plus de la moitié des Québécois qui seraient des investisseurs autonomes », explique le représentant d’IA.

Toutefois, InvestisseursAutonomes.ca n’étant pas inscrit comme courtier ou conseiller en placement, « la totalité des informations, commentaires, recommandations et affirmations fournis » le sont exclusivement à des fins d’information, précise le site.

« Il ne s’agit en aucun cas de conseils personnalisés sur les finances ou de sollicitation pour l’achat ou la vente de titres cotés en Bourse. Les informations publiées proviennent de sources publiques que nous croyons être fiables, mais nous ne fournissons aucune garantie quant à leur exactitude », est-il également mentionné.

« Notre objectif n’est pas d’être une source complète ni exhaustive d’information sur un titre ou une société […] mais de partager ce que nous considérons comme étant des opportunités » afin qu’un particulier « puisse les considérer et, après des recherches approfondies, prendre une décision d’investir ou non », indique encore le site, qui assure « essayer d’offrir un contenu qui pourra être utile à tout profil d’investisseur autonome, tant le débutant que celui qui possède déjà un peu plus d’expérience ».

PRÊCHER PAR L’EXEMPLE

« L’idée est d’avoir un mélange d’articles de “la rédaction” et d’autres provenant de collaborateurs indépendants, comme le fait par exemple SeekingAlpha.com. Peu importe le profil, pourvu que ça soit un investisseur et que le contenu de ses analyses soit pertinent », détaille le porte-parole, qui ajoute que « tout le contenu de la plateforme provient de sources publiques, comme des communiqués de presse ou des rapports financiers de compagnies ».

Pour l’instant, note-t-il, celle-ci ne génère aucun revenu, même si ses créateurs étudient « la possibilité de vendre des espaces publicitaires à des annonceurs qui auraient un service ou un produit d’intérêt pour les investisseurs autonomes, comme le font la plupart des médias d’information ».

Questionné sur l’impartialité du site en matière d’information financière, le représentant d’InvestisseursAutonomes.ca admet que l’équipe dont il est membre effectue des opérations en Bourse, tout en soutenant que cela n’affecte pas ses choix.

« C’est certain qu’il faut sélectionner des entreprises sur lesquelles parler. Mais il en existe des milliers qui sont cotées et il est impossible de les citer toutes. En ce sens, nous parlons des sociétés dans lesquelles nous avons investi et de celles que nous jugeons intéressantes, mais dans lesquelles nous n’avons aucune participation et ne prévoyons pas en avoir. Dans tous les cas, cette précision est toujours mentionnée. Nous pensons d’ailleurs partager les rendements de notre portefeuille, qui est basé sur les informations que nous publions. Et jusqu’à présent, ce rendement est bien supérieur aux indices S&P/TSX et S&P 500. »

« LES CONSEILLERS NE SONT PAS DES CONCURRENTS »

Le concept de site collaboratif dans ce secteur n’est pas nouveau, relève par ailleurs le porte-parole d’InvestisseursAutonomes.ca. Il existe déjà plusieurs sites similaires, qui analysent certaines compagnies et titres boursiers ou encore donnent des conseils en matière de finances personnelles.

« Sauf que la plupart sont américains et parlent surtout des titres américains, ou alors ceux qui sont canadiens sont tous en anglais, souligne-t-il. À notre connaissance, nous sommes les seuls à commenter des titres boursiers en français. En plus, nous ne nous limitons pas aux titres canadiens, nous croyons au contraire qu’il faut aussi diversifier et investir dans des compagnies américaines. »

Enfin, signale-t-il, « contrairement à tous les sites qui existent, nous avons une mise en garde très visible sur toutes nos pages, qui annonce clairement que le contenu publié l’est uniquement à des fins d’information et qu’il ne constitue en aucun cas un conseil en finances ou en placements ».

InvestisseursAutonomes.ca ne risque-t-il pas de porter ombrage aux professionnels de l’industrie financière? Son porte-parole se veut rassurant : « Nous ne voyons pas les conseillers comme des concurrents, puisque nous ne vendons aucun produit ni service, et qu’en aucun cas nous ne prodiguons aux gens des conseils financiers ou en placements personnalisés. Nous pensons d’ailleurs que certaines personnes ont intérêt à faire affaire avec un planificateur financier, surtout si elles disposent d’actifs importants, car elles pourraient alors bénéficier de conseils judicieux, par exemple en fiscalité. Par contre, nous croyons que pour obtenir des rendements supérieurs au marché, le meilleur moyen consiste à gérer soi-même ses investissements. »

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