« Une bulle immobilière est en train de se créer »

Par Rémi Maillard | 9 juillet 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les sociétés de prêts hypothécaires craignent une autre bulle immobilière, note le dernier sondage trimestriel de l’Association internationale des professionnels de la gestion des risques, qui regroupe plus de 90 000 membres dans le monde.

Réalisée en mai dernier pour FICO, une entreprise spécialisée dans les logiciels d’analyse prédictive et de gestion décisionnelle, cette enquête d’opinion a recueilli les réponses de 203 gestionnaires de risques de banques au Canada et aux États-Unis.

Selon ses résultats, 56 % des personnes interrogées directement liées au secteur du prêt hypothécaire ont exprimé leurs craintes qu’une « bulle immobilière non durable soit en train de se créer ».

Le capital immobilier à un niveau record

« Six millions de propriétaires aux États-Unis sont encore submergés par leur hypothèque, avec une moyenne des capitaux propres négatifs atteignant un énorme 33 % », explique Andrew Jennings, chef analyste pour FICO.

« Avec la montée en flèche des prix des résidences dans plusieurs villes, le capital immobilier total y est à son niveau le plus élevé depuis la fin de 2007, ce qui n’est pas la caractéristique d’une croissance saine et durable. »

Dans ces conditions, précise le spécialiste, « on peut comprendre que plusieurs prêteurs, tant au Canada qu’aux États-Unis, s’inquiètent du risque lié aux prêts hypothécaires résidentiels ».

Le sondage a également étudié les préoccupations communes qui surgissent au cours du processus de décision pour tous les types de prêts personnels.

Inquiétude pour les prêts à la consommation

Une majorité de banquiers sondés (59 %) ont évoqué le « ratio élevé de la dette par rapport au revenu » comme étant leur principale préoccupation lors de l’approbation de prêts. Quelque 13 % d’entre eux se sont dits également inquiets des « nombreuses demandes de crédit récentes ».

« Alors que la confiance des consommateurs reprend et qu’ils augmentent leurs emprunts, les prêteurs sont inquiets, avec raison, à propos de l’endettement grandissant », observe Mike Gordon, vice-président directeur des ventes, des services et du marketing à FICO.

Au cours des deux derniers trimestres, poursuit-il, environ 65 % des personnes sondées ont affirmé qu’elles prévoyaient une augmentation des soldes de cartes de crédit.

Sa conclusion ? « Quand je discute avec les banquiers, ils me disent être heureux de voir l’optimisme grandissant des consommateurs, mais ils se méfient toutefois d’un retour aux créances imprudentes. »

Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.