La confiance des conseillers, indicateur économique

Par La rédaction | 18 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires super-héros.
Photo : bowie15 / 123 RF

Selon une étude réalisée par la Western University et l’Association des conseillers en finance du Canada (Advocis), l’indice Advocis Financial Advisors (FAI), qui mesure la confiance des conseillers financiers, serait un « indicateur statistique solide pour l’économie canadienne ».

Le temps que les conseillers passent à s’informer et expliquer les conditions du marché est précieux, estime cette étude. Interrogé par Advisor’s Edge, Chuck Grace, membre de la faculté des finances à la Ivey Business School de Western et cochercheur principal de la FAI, déclare que les résultats de l’étude montrent la valeur d’un conseiller humain avisé qui surveille l’économie.

L’indice Advocis Financial Advisors est une enquête mensuelle menée depuis 2013 auprès de 1000 conseillers financiers canadiens qui mesure leur niveau de confiance en l’économie. Elle étudie ainsi le degré d’optimisme des conseillers et de leurs clients dans leurs activités d’épargne, de placement et de protection du risque.

Une analyse historique a comparé les données amassées par l’enquête à 20 indicateurs économiques généraux récoltés sur la même période. Cette analyse a révélé que plus de 190 points des données récoltées étaient fortement corrélés à ces 20 indicateurs économiques généraux.

En 2016, Matt Davison, doyen des sciences à l’Université Western, et Chuck Grace ont corédigé un article sur le FAI dans Advisor’s Edge. L’article énumérait cinq aspects que l’indice pouvait nous apprendre sur l’économie :

  • La confiance des conseillers est un indicateur fort des conditions économiques générales : cet indicateur aide les décideurs, l’industrie et les autres acteurs du marché à déterminer si le marché est risqué ou non;
  • La confiance du conseiller est vulnérable aux surprises : il existe une très forte corrélation négative entre l’indice FAI et l’indice VI & S&P/TSX 60, qui s’est historiquement révélé comme un excellent outil pour couvrir le potentiel de repli du marché des actions dans son ensemble;
  • La confiance des conseillers peut être utilisée pour anticiper la composition des actifs et des produits. Ainsi, à mesure que la confiance diminue, les actifs commencent à se tourner vers des produits moins risqués, tels que des fonds équilibrés et des solutions d’assurance;
  • Les conseillers peuvent jouer un rôle essentiel dans l’atténuation du comportement des investisseurs;
  • Les conseillers fournissent une perspective unique sur les défis qui menacent le bien-être financier de leurs clients.

Chuck Grace affirme que, lors de cette nouvelle enquête, ils ont été surpris par « la vigueur des statistiques ». « Les conclusions que nous avons tirées il y a trois ans sont encore plus solides aujourd’hui, estime-t-il. [En outre], nous avons prouvé que les conseillers sont un très bon indicateur, une lentille de ce qui se passe dans l’économie. Ce que nous essayons de comprendre maintenant, c’est ce à quoi cela conduit. »

Ainsi, l’étude montre que les conseillers sont très sensibles à la hausse des taux d’intérêt, mais ce qui reste peu clair est la façon dont ils réagissent à ces hausses.

« Conseillent-ils aux clients de commencer à rembourser leur dette? Est-ce qu’ils passent d’une grande maison à une petite maison? Est-ce qu’ils cessent d’utiliser leurs cartes de crédit? Il y a tellement de variables ici », dit Chuck Grace.

L’équipe de recherche se concentre actuellement sur la lutte contre ces effets.

Leur recherche montre également que lorsque les gens de l’industrie conseillent à leurs clients anxieux de consulter un conseiller, c’est souvent une très bonne chose.

« Les statistiques sont tellement solides qu’il est clair que les conseillers sont au top niveau et qu’ils sont très à l’écoute de ce qui se passe sur le marché », ajoute Chuck Grace.

Ainsi, même si les robots-conseillers ont actuellement la cote, les êtres humains ont toujours un rôle privilégié.

La rédaction