Une nouvelle stratégie pour relancer la zone euro

Par La rédaction | 9 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

La Banque centrale européenne (BCE) a franchi une nouvelle étape de son programme d’assouplissement quantitatif mercredi, alors qu’elle a commencé à racheter des obligations d’entreprises, rapporte Le Monde.

Pour tenter de relancer la croissance de la zone euro et favoriser une poussée de l’inflation, la BCE rachète déjà depuis plus d’un an des dettes publiques des pays membres sur le marché secondaire.

Mais malgré cette mesure, le crédit aux entreprises peine toujours à repartir. C’est pourquoi la banque centrale a entrepris de racheter des obligations d’entreprise dans l’objectif d’en faire baisser les taux, ce qui s’est d’ailleurs produit depuis le début de ces rachats mercredi.

Ainsi, les entreprises seront en mesure de se financer à moindre coût, ce qui pourrait les inciter à investir et à embaucher. C’est du moins le pari que prend la BCE.

MARCHÉ RESTREINT

Ces achats de dette privée ont lieu à la fois sur les marchés primaire et secondaire. Ils sont menés par six banques centrales nationales : la belge, l’allemande, l’espagnole, la française, l’italienne et la finlandaise.

Pour être éligibles, les titres doivent détenir au minimum la note « BBB- » des agences de notation. Les titres de banques sont exclus, mais pas ceux des assureurs.

Ces restrictions font toutefois en sorte que le volume d’obligations d’entreprises éligibles est de petite taille en Europe : de 500 à 700 milliards d’euros (724 à 1 013 G$), estiment les analystes. Les rachats de la BCE ne devraient donc pas dépasser les 5 milliards d’euros (7,2 G$) par mois, alors que les rachats de titres publics et privés combinés atteignent les 80 milliards d’euros (116 G$).

À partir du 18 juillet, la BCE communiquera chaque semaine sur ses rachats, mais ne détaillera pas la liste des entreprises ciblées, de façon à ne pas trop influencer le comportement des investisseurs.

SURTOUT POUR LES GRANDES ENTREPRISES

Ce sont principalement les grandes entreprises qui ressortiront gagnantes d’un tel programme d’assouplissement quantitatif, estiment les économistes. Or, ces dernières n’ont pas vraiment de difficulté à se financer, contrairement aux PME.

N’ayant que très rarement accès au marché obligataire, ces dernières ne profiteront donc guère de la baisse des taux des obligations de sociétés. Cela dit, la BCE espère qu’un rééquilibrage des portefeuilles pourrait leur permettre d’obtenir du financement plus facilement.

« Déçus par les taux devenus trop bas des obligations émises par les grandes entreprises, les banques et autres investisseurs chercheraient un meilleur rendement en accordant du financement à des débiteurs plus risqués comme les PME, cette fois par le canal du crédit bancaire, explique Eric Dor, directeur des études à L’IESEG School of Management. Celles-ci bénéficieraient donc d’une offre de crédit plus abondante et à des taux qui baisseraient. »

La BCE rappelle en outre que ces achats de dettes publiques et privées s’inscrivent au sein d’une panoplie de mesures visant à redémarrer le crédit et l’activité économique dans la zone euro, telles que les taux bas, les taux de dépôts négatifs et les nouveaux prêts géants aux banques (les TLTRO). Rappelons que le taux directeur de la banque centrale se situe actuellement à 0 %.

La rédaction vous recommande :

La rédaction