Wall Street vote Hillary Clinton

Par La rédaction | 7 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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The USA nation flag in jigsaw puzzle style isolated on white background

Alors que le nom du 45e président des États-Unis devrait être connu mardi, les marchés se prononcent massivement en faveur d’Hillary Clinton, rapporte Reuters.

Sous la pression de l’aile gauche de son parti, notamment des sénateurs Bernie Sanders et Elizabeth Warren, la candidate démocrate a pourtant mobilisé ses troupes en promettant de rogner le pouvoir de Wall Street. Malgré cela, le monde de la finance « paraît peu perturbé par la perspective d’une présidence Clinton », observe l’agence de presse.

DONS 10 FOIS PLUS NOMBREUX POUR CLINTON

Même si l’ancienne secrétaire d’État a dit regretter que « les dés soient toujours pipés en faveur des plus puissants » et promis de durcir la réglementation financière, le secteur bancaire a largement financé sa campagne. Et, en privé, les banquiers affirment apprécier son pragmatisme, se disant persuadés qu’elle maintiendra le système réglementaire instauré par la loi Dodd-Frank en 2010.

La candidature de Donald Trump a « bouleversé les alliances traditionnelles entre la classe politique et le secteur bancaire qui, d’ordinaire, contribue davantage à la campagne républicaine », souligne Reuters.

Selon son décompte, les employés des 17 plus grandes banques et de leurs filiales auraient d’ailleurs envoyé 10 fois plus d’argent à Clinton qu’à son concurrent milliardaire. Or, il y a quatre ans, ceux-ci avaient soutenu financièrement la campagne du républicain Mitt Romney deux fois plus que celle de Barack Obama.

Autre fait qui ne trompe pas, les employés des fonds spéculatifs et des fonds de capital-investissement ont donné plus de 56 millions de dollars à la candidate démocrate et aux comités qui la soutiennent, alors qu’ils n’ont participé à la campagne de Donald Trump qu’à hauteur de… 243 000 dollars, selon les données du Center for Responsive Politics.

« TOUT SAUF DONALD TRUMP! »

« Il s’agit fondamentalement de se dire qu’un mal connu vaut mieux qu’un mal inconnu », explique à Reuters Brian Gardner, membre du fonds d’investissement new-yorkais Keefe Bruyette & Woods.

Le fait que les piliers de Wall Street fréquentent le couple Clinton depuis les années 1990, « marquées par une vague de dérégulation financière sous la présidence de Bill », joue aussi en faveur de la candidate démocrate, relève l’agence de presse. « En fin de compte, ce que les banquiers préfèrent chez Hillary Clinton… c’est qu’elle n’est pas Donald Trump! » résume-t-elle.

Beaucoup de financiers craignent en effet que l’élection du milliardaire n’entraîne des restrictions en matière de commerce international et que les politiques protectionnistes qu’il a annoncées n’ébranlent les marchés. « C’est le genre de choses auquel pensent les hauts responsables » du secteur, déclare à Reuters Karen Shaw Petrou, du cabinet Federal Financial Analytics, à Washington.

Si Wall Street souhaite dans son ensemble que Hillary Clinton soit la prochaine occupante de la Maison-Blanche, plusieurs hauts dirigeants du monde de la finance redoutent en revanche que les démocrates ne remportent la majorité au Congrès. Les derniers sondages montrent toutefois que ceux-ci ne devraient pas l’obtenir à la Chambre (qui sera entièrement renouvelée mardi), ni même au Sénat (dont seul le tiers sera renouvelé).

QUELLES CONSÉQUENCES AU CANADA?

Le syndrome du « tout sauf Donald Trump » se remarque également chez les investisseurs canadiens, rapporte L’actualité, qui passe en revue les différentes façons dont les deux candidats en lice pourraient affecter les marchés au pays, sans même parler de l’incidence que risquerait d’avoir une éventuelle élection de Donald Trump sur les snowbirds, ces retraités québécois qui séjournent longtemps de l’autre côté de la frontière, le plus souvent en Floride.

Bien que des centaines d’hypothèses aient été émises depuis ces dernières semaines et qu’on ignore qui sera élu, il est clair que les résultats de la présidentielle auront des conséquences sur l’argent des Canadiens, souligne le magazine : « Selon qui prendra place au Bureau ovale, l’économie du Canada et le portefeuille de ses résidants pourraient connaître des hauts et des bas », résume-t-il.

« Si vous tenez à la stabilité, Clinton constitue votre meilleure option », estime L’actualité. En effet, « les différentes opinions envers Trump sont tellement opposées que les marchés du monde entier risquent de s’avérer plus volatils sous son gouvernement », explique Stephen Lingard, gestionnaire de portefeuille pour Franklin Templeton.

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