La Bourse de Montréal a le vent dans les voiles

1 novembre 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(01-11-2006)L’année 2006 n’est pas encore terminée que le volume total de contrats négociés sur le marché de la Bourse de Montréal depuis janvier dépasse déjà le volume total négocié au cours de toute l’année 2005.

C’est ce que révèlent les résultats du 3e trimestre de la Bourse de Montréal. « Avec trois autres mois d’activité pour compléter l’exercice 2006, la Bourse anticipe une autre année d’activité record », a souligné Luc Bertrand, pdg de l’institution spécialisée en produits dérivés.

Au cours de ce 3e trimestre, le volume moyen quotidien s’est établi à 158750 contrats, soit 26 % de mieux que pour la même période l’an dernier. Les revenus se sont élevés à 20 millions de dollars, pour un bénéfice net de 6 millions.

« En moyenne, nos volumes de contrats augmentent de 25 % par année. C’est le signe que notre modèle d’affaires fonctionne », a dit Jean-Charles Robillard, le porte-parole de la Bourse de Montréal. Plusieurs facteurs expliquent cette croissance. La commercialisation de la plateforme électronique de négociation des dérivés a permis à la Bourse de Montréal de conclure des partenariats fructueux avec des parquets internationaux, comme à Londres et à New York.

«La gestion du risque est devenue une priorité pour un grand nombre de gestionnaires de portefeuilles. Or, les produits dérivés, notamment les contrats à terme, sont des instruments de gestion du risque.» Deux produits élaborés par la Bourse de Montréal, soit les contrats à terme BAX et CGB sur taux d’intérêt, connaissent une forte croissance. « Les gestionnaires de portefeuille, les gérants de fonds et tous les professionnels qui cherchent à hedger leurs positions libellées en dollars canadiens apprécient ces produits », note Jean-Charles Robillard.

Le porte-parole de la Bourse de Montréal précise que, à la grandeur de la planète, on ne trouve qu’une demi-douzaine d’instruments semblables. « Avec l’expertise que nous avons développée au fil des ans, il n’est pas surprenant de voir les grands courtiers internationaux manifester de la confiance dans nos produits. »

Au plan local, la croissance des fonds de couverture et des billets à capital protégé, qui font amplement usage de produits dérivés, contribue également à l’augmentation des volumes. Cependant, Jean-Charles Robillard n’a pas pu quantifier cet aspect.

Avec la publication, mardi dernier dans le Financial Post, d’un article sur l’éventuel achat de la Bourse de Montréal par le Groupe TSX, la machine à rumeurs repart de plus belle. « Nous ne sommes ni en discussion ni en négociation avec le Groupe TSX en vue d’un achat », a tranché Jean-Charles Robillard. Quant à une éventuelle inscription à une « vraie » Bourse, cela ne fait pas partie des priorités der la Bourse de Montréal. « Ce serait une distraction pour nous d’aller en Bourse. Pour l’instant, le mot d’ordre est de nous concentrer sur notre plan d’affaires. »

Selon lui, la Bourse de Montréal dispose des liquidités nécessaires pour poursuivre sa croissance interne. « Nous développons actuellement plusieurs produits d’options qui ont un fort potentiel commercial. Si nous décidions de nous lancer en Bourse, nous devrions modifier nos priorités. Il n’en est pas question. »

Pour l’heure, la Bourse de Montréal veut faire avancer deux importants projets: le Marché climatique de Montréal et les ententes de coopération internationales avec quatre Bourses chinoises.

En ce qui concerne le Marché climatique de Montréal, la Bourse de Montréal a intensifié ses représentations visant la mise en place des conditions économiques et réglementaires nécessaires au fonctionnement d’un tel marché au Canada. « Nous avons réitéré le fait que nous possédons l’expertise et les infrastructures nécessaires pour démarrer rapidement ce marché », indique Jean-Charles Robillard.

Quant aux ententes prises avec la Chine, rappelons que des délégations de l’Empire du Milieu sont attendues à Montréal d’ici la fin de 2006. La Bourse de Montréal aura ainsi l’occasion de présenter son système SOLA de négociation électronique de pointe.