La plupart des cryptomonnaies bientôt encadrées

Par La rédaction | 24 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La plupart des cryptomonnaies seront bientôt considérées et traitées comme des titres financiers traditionnels, rapporte le magazine Capital.

Se basant sur des fuites publiées dans la presse américaine, en particulier par le New York Times, le site web du mensuel économique français estime qu’il s’agit là d’un « changement considérable », qui sonne « la fin de la récré » pour les centaines de monnaies virtuelles aujourd’hui en circulation à travers le monde.

D’après le quotidien new-yorkais, la Securities and Exchange Commission (SEC) s’apprêterait en effet à décréter que la plupart d’entre elles seront désormais assimilées à des actifs financiers classiques et que, à ce titre, elles devront obéir à certaines règles.

LA VALEUR DES CRYPTOMONNAIES POURRAIT BAISSER

Les compagnies qui créent ces cryptomonnaies seront par exemple tenues de divulguer une documentation complète les concernant. Et si cet exercice ne convainc pas l’autorité de réglementation, ce qui pourrait arriver dans « bon nombre de projets », selon Capital, les monnaies recalées devront être échangées sur des places de marché « transparentes et encadrées », comme le Nasdaq.

Pour l’heure, rappelle le magazine, aucune place boursière traditionnelle n’autorise ce type de trading de cryptomonnaies, à l’exception de deux plateformes américaines de contrats à terme, dont la Chicago Board Options Exchange.

Si la décision d’obliger les plateformes électroniques d’échange de cryptomonnaies à s’enregistrer auprès de la SEC se concrétise, cela « freinera très fortement leur liquidité, et donc leur valeur », souligne Capital, qui relève cependant que le bitcoin « a de bonnes chances de ne pas être concerné par cette réglementation ». La raison? Certaines sociétés de capital-risque influentes dans le milieu financier, dont Andreessen Horowitz et Union Square, recommandent d’en exempter les monnaies virtuelles décentralisées, sur lesquelles leurs créateurs n’ont pas de contrôle direct, ce qui est notamment le cas du bitcoin.

« FAUSSE IMPRESSION AUX INVESTISSEURS »

Capital précise que « la quasi-totalité du secteur et plusieurs stars, comme Ethereum, Ripple, Cardano ou Iota, subiraient de plein fouet le dispositif ». Toutefois, ajoute le site web, Andreessen Horowitz et Union Square seraient actuellement en train de négocier une « dispense » pour Ethereum, qui est aujourd’hui la deuxième cryptomonnaie dans le monde en termes de capitalisation et paraît même mieux distribuée que le bitcoin, si l’on en croit une récente étude (en anglais) de l’université Cornell, dans l’État de New York.

Le mois dernier, l’annonce par la SEC que les plateformes d’échange de cryptomonnaies allaient prochainement devoir s’enregistrer auprès de ses services avait accéléré la chute du cours du bitcoin et d’autres monnaies virtuelles. Dans le communiqué (en anglais) qu’il avait alors publié, le gendarme américain des marchés financiers écrivait notamment que ces sites étaient « potentiellement illégaux » et qu’ils pourraient induire les investisseurs en erreur en se qualifiant de « Bourses ».

« Les plateformes de courtage en ligne sont devenues un outil plébiscité par les investisseurs pour acheter et vendre des actifs numériques, y compris des devises et des jetons proposés à l’occasion de collectes de fonds en cryptomonnaies », notait la SEC, ajoutant que « de nombreuses plateformes se définissent elles-mêmes comme une place d’échanges, ce qui peut donner la fausse impression aux investisseurs qu’elles sont réglementées et répondent aux normes d’une [traditionnelle] plateforme d’échange ».

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