La solvabilité des régimes de retraite reste bonne

Par La rédaction | 2 juillet 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées (RPD) a continué de s’améliorer légèrement entre avril et juin, selon le dernier sondage d’Aon Hewitt sur le ratio de solvabilité au Canada.

Cependant, « comme les taux d’intérêt à long terme ont diminué, les régimes qui avaient adopté une stratégie de réduction des risques ont réalisé un meilleur rendement par rapport aux régimes ayant une allocation d’actifs traditionnelle, et ont amélioré leur ratio de solvabilité de manière plus accentuée », explique la firme-conseil.

Le ratio de solvabilité mesure la santé financière d’un RPD, en comparant le montant total de l’actif au passif en cas de cessation du régime.

Le ratio de solvabilité médian

Le ratio de solvabilité médian d’Aon Hewitt est conçu à partir d’une base de données incluant 275 régimes de retraite répartis parmi tous les secteurs (public, semi-public et privé) dans la majorité des provinces canadiennes.

Les données et caractéristiques de chaque régime sont utilisées pour projeter son coefficient de solvabilité sur une base mensuelle. Ces projections tiennent compte de la hausse des indices financiers des diverses classes d’actif, ainsi que des taux d’intérêt en vigueur, pour évaluer le passif de solvabilité.

Ratio de solvabilité médian en hausse

Plus de 275 régimes de retraite répartis parmi les secteurs public, semi-public et privé ont participé au sondage.

Leur ratio de solvabilité médian (la valeur marchande de l’actif du régime par rapport à son passif) atteignait 96 % au 26 juin, soit une amélioration de 0,6 % par rapport au trimestre précédent terminé le 31 mars, et une augmentation de 19 % comparativement au même trimestre en 2013.

Selon Claude Lockhead, associé exécutif de la pratique de retraite d’Aon Hewitt, la légère hausse observée au cours du trimestre écoulé est en grande partie attribuable aux cotisations effectuées par les promoteurs de régimes.

« Comme la solvabilité des RPD canadiens a augmenté au cours de la dernière année, nous avons encouragé les promoteurs à revoir leurs stratégies en matière de capitalisation et d’investissement pour mieux gérer les risques », précise-t-il.

Les actions canadiennes plus performantes

« Le sondage montre clairement la valeur d’une stratégie de réduction de risque, si bien que les entreprises ont été récompensées en restant sur les marchés des actions sans être pénalisées aussi sévèrement par les répercussions négatives de la chute des taux d’intérêt, explique-t-il. Les promoteurs qui ont maintenu leur stratégie globale ont obtenu des bénéfices concrets et des résultats nettement supérieurs. »

L’amélioration du ratio de solvabilité pour les régimes participants est fondée principalement sur les solides rendements des placements. Au deuxième trimestre, le taux moyen d’un régime s’est maintenu à 3,3 %, soit un rendement de 7,8 % depuis le début de l’année.

À la fin du deuxième trimestre, la catégorie d’actif la plus performante était les actions canadiennes, dont le rendement atteignait 5,6 % au 26 juin, suivie de l’immobilier mondial qui a augmenté d’environ 4,4 %.

Le rendement des marchés émergents était lui aussi relativement solide, puisqu’il était de 3,1 % à la même date.

« Il faut diversifier les placements »

« Les promoteurs de régimes, qui ont profité du rendement des marchés boursiers en 2013 et au cours du premier semestre de 2014, ont peut-être dangereusement baissé leur garde. La volatilité, et par conséquent les risques, est toujours présente », avertit Claude Lockhead.

En effet, s’inquiète-t-il, « en cas de correction boursière cet été, le ratio de solvabilité pourrait très bien baisser à nouveau. De plus, en un trimestre, nous avons constaté le revirement de l’effet de change avantageux du premier trimestre et la baisse continue du rendement des indices de titres à revenu fixe ».

Sa conclusion ? Dans de telles conditions, « la diversification des placements des régimes de retraite est plus importante que jamais ».

La rédaction