L’AEMF se penche sur le financement des titres

Par James Langton | 19 avril 2024 | Dernière mise à jour le 18 avril 2024
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L’un des nombreux enseignements de la crise financière mondiale a été la nécessité pour les régulateurs d’avoir une bonne vision de l’activité de financement des titres. Aujourd’hui, les régulateurs européens détaillent pour la première fois les résultats de leurs efforts pour maîtriser ce segment de marché obscur.

Dans un nouveau rapport, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) a publié la première vue d’ensemble du marché du financement des titres, d’une valeur de 9 800 milliards d’euros, qui représente généralement des opérations de prêt garanties par des titres, telles que les opérations de pension, les prêts de titres et les accords de prêt de marge.

Ce type de transactions « représente un lien crucial entre les intermédiaires financiers en fournissant un financement à court terme, en facilitant la couverture et en soutenant la liquidité du marché secondaire et la découverte des prix », décrit l’AEMF dans son rapport.

Ces liens peuvent également transmettre des risques de manière imprévue.

En effet, les régulateurs ont noté que la crise financière « a mis en évidence la dimension systémique du financement des titres, car [cette activité] pourrait exacerber les tensions de financement en période de stress du marché ».

En réponse, les décideurs politiques mondiaux, le Conseil de stabilité financière, ont appelé les régulateurs à renforcer leur surveillance de ces marchés et à intensifier la collecte et l’analyse des données sur ces activités.

En conséquence, les régulateurs collectent maintenant « un niveau sans précédent » de données sur les transactions de financement de titres, affirme l’AEMF.

« L’objectif principal est de contribuer à notre travail de supervision et d’évaluation du risque systémique à l’AEMF, y compris sur la stabilité financière et d’autres domaines », indique le rapport.

Bien que ce travail n’en soit qu’à ses débuts, l’AEMF a détaillé les résultats de ses premiers efforts de collecte de données dans son rapport.

La première édition de ce rapport se concentre sur les pensions, qui constituent la majorité de l’activité de financement de titres (68 %), l’activité de prêt de titres représentant une grande partie du reste du marché (23 %), selon l’AEMF.

L’activité de mise en pension a augmenté de 11 % d’une année sur l’autre en 2023, selon le rapport, totalisant 6,7 trillions d’euros, la majorité de cette activité se produisant de gré à gré.

Le rapport a constaté que moins de la moitié (43 %) des mises en pension ont été négociées sur un marché boursier, et que seulement 8 % des transactions de prêt de titres ont lieu sur un marché boursier.

Le niveau plus élevé des échanges pour les pensions reflète le fait que la plupart de ces transactions impliquent des institutions financières des deux côtés, alors que les opérations de prêt de titres impliquent généralement des banques et d’autres types d’entreprises financières d’un côté, avec des acteurs non financiers de l’autre côté de ces types d’opérations, a noté le rapport.

La plupart de ces transactions (84 %) impliquent des formes spécifiques de garantie, les obligations d’État représentant la forme de garantie la plus populaire (87 %).

L’AEMF a déclaré qu’elle continuerait à surveiller et à analyser les risques sur les marchés de financement des titres.

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James Langton

James Langton est journaliste pour Advisor.ca et Investment Executive. Depuis 1994, il fait des reportages sur la réglementation, le droit des valeurs mobilières, l’actualité de l’industrie et plus encore.