Le bas prix du pétrole plombe l’économie canadienne

Par La rédaction | 11 février 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Cette année, l’économie canadienne devrait enregistrer une croissance de seulement 1,9 %, prévoit la dernière Note de conjoncture (en anglais) du Conference Board publiée lundi.

Ce sont les « effets dévastateurs de l’effondrement des prix du pétrole » sur l’investissement et les profits des entreprises qui ont amené l’organisme de recherche à revoir fortement à la baisse ses prévisions d’une croissance à 2,4 % annoncées en novembre dans sa précédente étude.

Investissements en berne

C’est l’investissement entrepreneurial qui constituera le point faible de l’économie nationale au cours des dix prochains mois, estime-t-il, puisqu’il anticipe un investissement réel des sociétés dans les structures et la prospection énergétiques en chute libre de 23 % d’ici à la fin 2015.

« Avant même la chute des prix du pétrole, nous prévoyions une légère baisse de l’investissement général des entreprises, en raison de la faible croissance de la demande intérieure, précise Matthew Stewart, directeur associé, Prévisions nationales. Aujourd’hui, la chute des profits générés par les ressources énergétiques obligera les compagnies pétrolières à réduire leur budget d’immobilisations. »

En tombant à environ 50 $US le baril, les prix de l’or noir « semblent avoir atteint leur plus bas niveau », note l’organisme, qui prévoit cependant qu’ils repasseront la barre des 60 $US avant la fin de l’année.

Des pertes de 40 G$ US

Ainsi, les producteurs devraient exporter une moyenne de trois millions de barils par jour en 2015, soit une hausse par rapport aux 2,8 millions exportés en 2014 malgré l’effondrement des cours. Mais celui-ci leur fera tout de même perdre plus de 40 G $US.

Beaucoup d’entreprises pétrolières au pays ont d’ailleurs déjà annoncé des réductions draconiennes de leur budget d’immobilisations, et un grand nombre de licenciements devraient toucher tant l’industrie pétrolière que les entreprises de sa chaîne d’approvisionnement, relève le Conference Board.

Résultat : « Les effets seront particulièrement douloureux en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador et, dans une moindre mesure, en Saskatchewan. »

Stabilité des taux d’intérêt en 2015

Néanmoins, assure l’organisme, la bonne nouvelle pour l’économie canadienne est que son secteur du commerce se porte bien, grâce à la solidité de l’économie américaine et à la faiblesse du huard.

« En outre, la chute des prix du pétrole devrait stimuler les dépenses de consommation en raison de la baisse du prix de l’essence, qui devrait permettre aux ménages moyens d’économiser près de 1 000 dollars cette année. »

Enfin, « compte tenu de l’atonie générale de l’économie, les taux d’intérêt resteront à leurs niveaux actuels jusqu’en 2016 », croit le Conference Board.

La rédaction