Le conseil, garant du succès !

Par Yves Bonneau | 24 septembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC) a demandé à la firme de sondage Ipsos Reid de recouper les résultats d’une de ses études portant sur les comportements des ménages canadiens en finances personnelles. La très exhaustive étude intitulée Canadian Financial Monitor (CFM) s’étale sur dix ans; elle est régulièrement citée par les agences et les institutions.

Ipsos Reid a ainsi approfondi les données de l’étude CFM de l’IFIC pour brosser un tableau des finances personnelles des ménages canadiens sous l’angle du conseil financier. La firme de sondage a donc choisi plus de 2 400 familles directement tirées des enquêtes CFM de 2005 et de 2009. Elle a mis en parallèle deux groupes : les ménages qui bénéficient des services d’un conseiller et ceux qui disent ne pas faire affaire avec un tel professionnel des services financiers.

On s’est également assuré que, si le ménage sollicitait des conseils, il le faisait depuis suffisamment longtemps pour que cela lui soit profitable (le cas échéant), et que, à l’opposé, s’il n’y recourait pas, il n’en n’avait pas reçu depuis un certain temps. Au total, le groupe conseillé comptait 1 030 ménages, et le groupe non conseillé, 1 371.

Voilà une enquête sérieuse, basée sur des données fiables et vérifiables, et sur un échantillonnage qui minimise la marge d’erreur à moins de 2 %. Cela nous change des pseudo-enquêtes faites sous la forme de chasse aux sorcières, commandées par une certaine revue pour consommateur mal avisé !

Yves Bonneau, rédacteur en chef du magazine Conseiller

Yves Bonneau, rédacteur en chef du magazine Conseiller

Ce rapport de l’IFIC confirme ce que tout le monde sait déjà dans l’industrie sans jamais avoir pu le quantifier. Il nous permet enfin de chiffrer concrètement l’apport essentiel des conseillers et des conseillères à la santé financière des familles qui sont leurs clients.

Ainsi, les résultats de cette nouvelle étude ont démontré que les ménages conseillés détenaient davantage d’actifs à investir en 2009 que les ménages non conseillés. Afin de s’assurer que les ménages comparés étaient semblables, Ipsos Reid a subdivisé l’échantillonnage selon l’âge et le niveau de revenu. La firme a alors observé que les ménages conseillés dans chaque tranche de revenu et dans chaque groupe d’âge avaient également un niveau d’actifs plus élevé que les ménages non conseillés. Par exemple, les ménages affichant un revenu se situant entre 35 000 $ et 55 000 $ avaient près de cinq fois plus d’actifs à investir que les ménages non conseillés.

Suivant la même approche, les investisseurs se font régulièrement convaincre par certains médias qu’ils peuvent faire mieux par leurs propres moyens. Toutefois, la réalité montre que les décisions de placement prises en solitaire par des investisseurs le sont très souvent sur un horizon à court terme. Ces derniers ont alors tendance à osciller entre «l’hyperprudence» et «l’hyperimprudence» en tentant de temporiser le marché… exactement au mauvais moment, souligne le rapport de l’IFIC.

Les facteurs qui mènent à ce genre de prises de décisions irrationnelles sont bien documentés : une surabondance d’information et de choix, des préjugés découlant d’importants enjeux financiers et émotionnels, une tendance à vouloir synchroniser le marché et l’incertitude qui favorise certains événements immédiats plutôt que les éventualités à venir, les erreurs de jugement qui accordent plus de poids aux décisions faciles à évaluer qu’à celles plus difficiles à cerner, et une inertie favorisant le statu quo, même si ce n’est pas la meilleure solution. Les épargnants peuvent éviter ces erreurs courantes en consultant des professionnels objectifs, formés pour reconnaître ces pièges. Dès lors, on comprend que les investisseurs conseillés sont mieux préparés à affronter les aléas de la vie que ceux qui n’ont pas reçu de conseils, et conséquemment ils sont plus confiants quant à leur avenir.

Enfin, l’étude conclut que les conseils basés sur des relations assurent une pérennité des résultats davantage que s’ils reposent uniquement sur des transactions.

Voici les conclusions clés tirées de l’étude :

• Se faire conseiller est fortement associé à l’accumulation d’un patrimoine financier et ce, sans égard au niveau de revenu ou à l’âge du ménage.

• Les ménages conseillés contribuent deux fois plus aux REER et aux CELI que les ménages non conseillés.

• Les ménages conseillés participent trois fois plus à des FEER et à des REEE que ceux qui n’ont pas été conseillés.

• Les ménages qui ont été conseillés épargnent davantage, peu importe le revenu et l’âge, que leurs pairs non conseillés.

• Les conseillers encouragent leurs clients à adopter très tôt de bons comportements d’épargne et de placement, et à maintenir ces pratiques leur vie durant.

• Les investisseurs avisés ont plus confiance en leur avenir que les ménages non conseillés.

• Chez les investisseurs conseillés, 33 % sont plus susceptibles de penser qu’ils sont éduqués que ceux qui investissent sans conseils.

Enfin, le dernier et non le moindre :

• Les investisseurs qui utilisent les services d’un conseiller sont beaucoup moins susceptibles d’être la cible de fraudes que ceux qui ne sont pas conseillés.

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Yves Bonneau, rédacteur en chef Conseiller


Cet article est tiré de l’édition d’octobre du magazine Conseiller. Consultez cet article au format PDF.

Yves Bonneau