Le Québec aggrave son retard économique

29 mai 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Malgré les mises en garde de nombreux observateurs, la situation économique du Québec continue de se détériorer par rapport à celle de ses concurrents, se désole Marcel Boyer, économiste en chef et vice-président de l’Institut économique de Montréal.

La Belle Province traîne la patte pour ce qui est de son développement économique, de la croissance de sa démographie et de la création d’emploi. « Les problèmes socioéconomiques dont souffre le Québec, entre autres sur le plan des services de santé, de l’éducation, des infrastructures, du soutien aux industries culturelles et du développement durable découlent en bonne partie de cette sous-performance économique du Québec depuis 25 ans », écrit-il dans un récent rapport.

En ce qui concerne le produit intérieur brut, Marcel Boyer constate que le taux de croissance des sept dernières années a été de 2,5 % au Québec et de 3,3 % dans le reste du Canada. « En gardant cette cadence pour les 25 prochaines années, l’économie du Québec ne représentera plus alors que 17,5 % de l’économie canadienne », calcule-t-il.

La faiblesse de la croissance démographique l’inquiète également. En effet, le Québec perd sa population, en particulier ses jeunes. Non seulement les Québécois font-ils peu d’enfants, mais les immigrants tendent à être attirés par les provinces voisines, plus accueillantes au niveau économique.

En 25 ans, la population âgée de 15 ans et moins a diminué de 11,8 % au Québec alors qu’elle a augmenté de 6,8 % dans le reste du Canada et de 20,3 % aux États-Unis. On peut s’attendre à ce que le Québec ait de la difficulté à maintenir une qualité de biens et services publics et sociaux comparable à celle du reste du Canada, dit-il, car de nombreux types d’infrastructures, comme un mégahôpital ou une autoroute, ne sont pas moins dispendieux même si la population décline.

L’emploi, enfin, demeure toujours un sujet de préoccupation pour l’économiste. Selon ses estimations, le véritable taux de chômage au Québec serait près de 11 %. « La situation peu enviable du Québec s’est encore détériorée lorsque l’on compare, avec le reste du Canada, le nombre de prestataires de l’assurance-emploi et la rémunération hebdomadaire moyenne. »

Marcel Boyer conclut que des réformes courageuses devraient faire appel à une responsabilisation accrue des individus, à la libéralisation des prix et à la mise en concurrence de la production et de la distribution des services publics.

Pour lire la note de Marcel Boyer sur la performance économique du Québec, cliquez ici