L’économie canadienne est solide malgré la menace

Par La rédaction | 11 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : zerbor / 123rf

Malgré la menace que représentent les tarifs douaniers imposés par les États-Unis, le Canada ne devrait pas être trop affecté par ces mesures, selon le plus récent rapport de RBC sur les perspectives économiques et financières.

Alors que l’économie canadienne a entamé 2018 au ralenti, la croissance devrait s’accélérer légèrement au cours des deux prochains trimestres, et l’institution financière prévoit une hausse de 2 % du produit intérieur brut (PIB) cette année au pays, suivie d’un léger fléchissement à 1,8 % en 2019.

En dépit d’un premier trimestre décevant, l’économie s’est en effet renforcée et devrait demeurer orientée à la hausse au cours des prochains mois. L’augmentation des dépenses de consommation, la croissance des salaires et les investissements des entreprises ont tous contribué aux signes positifs observés d’un océan à l’autre. Au Québec, RBC prévoit que l’économie ralentira pour se fixer à 2,1 % cette année.

LE HUARD DEVRAIT RESTER STABLE À MOYEN TERME

« Le scénario que nous estimons le plus probable est une croissance légèrement plus rapide de l’économie canadienne d’ici la fin de 2018. Les conditions financières demeurent solides et le marché de l’emploi est vigoureux. La croissance des salaires continue de s’accélérer, ce qui atténuera l’incidence de la hausse des taux d’intérêt sur le coût du service de la dette des ménages », résume Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef de RBC.

Jusqu’à présent, les tarifs imposés par les États-Unis ont eu « une incidence relativement restreinte » sur les secteurs de l’acier et de l’aluminium au pays, car ceux-ci ne représentent que 0,5 % du PIB et des emplois canadiens, explique la banque. En outre, ajoute-t-elle, les craintes liées au commerce et la lenteur des négociations entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) n’ont pas empêché les entreprises canadiennes de puiser dans leurs capitaux. Dans ces conditions, leurs dépenses devraient augmenter de plus de 6 % cette année. RBC souligne toutefois que « les tarifs supplémentaires potentiels imposés aux biens canadiens pourraient assombrir les perspectives à plus long terme ».

Selon l’institution financière, le dollar canadien devrait continuer d’évoluer autour de 0,77 dollars américains d’ici à la fin de l’année. En effet, « malgré la hausse des prix du pétrole, le récent élargissement des différentiels d’intérêt à court terme par rapport aux États-Unis et les préoccupations liées aux négociations commerciales ont considérablement nui à la trajectoire du huard ». Sans compter que d’éventuelles nouvelles politiques protectionnistes venant de l’actuelle administration républicaine « pourraient [lui] causer des problèmes ».

L’ÉCONOMIE MONDIALE POURSUIVRA SA CROISSANCE

RBC anticipe par ailleurs que l’économie mondiale poursuivra sa croissance malgré le protectionnisme affiché des États-Unis. « Bien que l’économie mondiale soit confrontée aux politiques de l’administration Trump privilégiant “l’Amérique d’abord”, on peut tout de même être optimiste », estime l’institution financière. Si cette dernière prévoit une expansion économique mondiale de 3,9 % en 2018, elle se demande néanmoins si l’économie de la planète sera en mesure de continuer sur sa trajectoire de croissance actuelle.

La raison? « De nombreux facteurs de risque pourraient [la] ralentir et intensifier les hausses de taux à l’échelle mondiale, notamment l’incertitude liée à la rhétorique anticommerce de l’administration Trump », met en garde RBC. Enfin, la banque indique que la Réserve fédérale augmentera « probablement » le taux cible des fonds fédéraux de 25 points de base chaque trimestre de 2018 et de 2019, ce qui ferait ainsi passer la politique monétaire américaine « à un niveau légèrement restrictif d’ici la fin de l’an prochain ».

La rédaction