Les agents financiers blâment le gouvernement de ne pas investir dans la responsabilisation

9 août 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(09-08-2006)Face à la réticence du gouvernement fédéral à négocier avec les agents financiers de la fonction publique, l’Association canadienne des agents financiers(ACAF)vient de déposer une demande de conciliation. Ces gestionnaires, qui gardent un œil sur les finances dans 54 ministères et organismes gouvernementaux, accusent le gouvernement de les sous-rémunérer par rapport à leurs homologues du secteur privé.

«Le gouvernement est censé avoir fait de la responsabilisation sa priorité, déclare M. Milt Isaacs, président de l’ACAF. Il est pour le moins ahurissant que nous devions recourir à une telle mesure [la demande de conciliation] simplement pour obtenir une entente équitable pour les fonctionnaires qui travaillent d’arrache-pied dans les tranchées de la lutte pour la responsabilisation.»

Les agents financiers se retrouvent sans convention collective depuis novembre 2004, malgré les tentatives de l’ACAF pour négocier une entente. «Nous ne demandons pas la lune, rétorque M. Isaacs. Nos revendications sont modestes; nous voulons simplement aligner notre rémunération sur la norme dans l’industrie.»

Depuis 1986, les agents financiers gagnent moins que les groupes comparables de la fonction publique, notamment les agents de commerce et les vérificateurs. Par ailleurs, selon une étude du HayGroup, une société d’experts-conseils de renommée internationale, en 2006, le salaire des agents financiers de la fonction publique était en moyenne inférieure de 16% par rapport à leurs homologues du secteur privé, allant même jusqu’à 19 % aux niveaux les plus élevés.

M. Isaacs se dit inquiet du message envoyé par le gouvernement. «Il est crucial de recruter et de maintenir en emploi des professionnels qualifiés, compte tenu en particulier du vieillissement de la population active, déclare-t-il. Comment peut-on s’attendre à garder la crème de la crème dans la fonction publique si nous ne pouvons pas leur offrir une rémunération compétitive?»

M. Isaacs ajoute que le rôle de surveillance proactive des agents financiers est crucial pour prévenirles scandales et les cas de mauvaise gestion. «Il suffit de penser aux problèmes du programme de commandites, auquel aucun agent financier ne participait, pour se rendre compte des dangers inhérents à une insuffisance de professionnels des finances qualifiés», argumente-t-il.;