Les banques canadiennes encore fragiles

13 juin 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les banques canadiennes pourraient voir leur rentabilité être soumise à de nouvelles pressions en raison de leur exposition directe aux actifs américains, souligne la Banque du Canada dans sa plus récente Revue du système financier.

Bien que l’exposition au marché américain soit demeurée relativement stable depuis le début des années 1990, sa composition s’est modifiée avec l’intensification de l’activité des banques canadiennes sur les marchés de capitaux. Actuellement, 16 % de l’actif total des banques canadiennes consiste en avoirs américains. «Cette évolution [implique] que le rendement des activités liées au marché américain dépend plus qu’auparavant de la tenue des marchés financiers», dit la Banque du Canada.

Certes, la situation s’est «un peu améliorée» ces dernières semaines, mais les pressions qui s’exerçaient sur les marchés de crédit de par le monde ont pris de l’ampleur depuis décembre. Soucieux de réduire leur levier d’endettement, des investisseurs ont voulu vendre massivement leurs actifs à revenu fixe sur des marchés peu liquides. Ces ventes de panique ont provoqué un creusement des écarts de rendement «dont l’ampleur n’est pas justifiée par le risque de crédit sous-jacent», estime la Banque du Canada.

Depuis les premiers signes de turbulence sur les marchés financiers, la confiance des investisseurs à l’égard des produits financiers structurés a été fortement ébranlée, ce qui fait sérieusement obstacle à la méthode de financement connue sous le nom de titrisation, au Canada et partout ailleurs.

Le risque principal qui pèse sur le système financier canadien est un repli de l’économie américaine plus marqué que prévu actuellement. «Les pertes résultantes éroderaient encore davantage les fonds propres des banques et aggraveraient les problèmes de liquidité sur les marchés financiers», conclut la Banque du Canada.