Les Canadiens, endettés et souvent indisciplinés

Par Ronald McKenzie | 27 juin 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Un récent sondage de BMO Banque de Montréal révèle qu’un Canadien sur trois « vit à la limite ou au-dessus de ses moyens ». Une proportion presque semblable (27 %) attend de recevoir son chèque de paie pour boucler son budget, ce qui représente une hausse de 10 % par rapport à l’année dernière.

Il ne faut pas s’étonner de tels résultats, car les Canadiens semblent passablement indisciplinés en matière de budget personnel. En effet :

– Seulement 5 % des participants ont déclaré avoir établi un budget en vue de modifier leurs habitudes de dépenses au cours de la dernière année.

– Plus de la moitié des personnes interrogées (52 %) ne respectent pas toujours leur budget mensuel.

– 11 % des participants affirment des ne pas faire le suivi de leurs dépenses.

Fait à noter, les célibataires sont plus enclins que les personnes mariées à ne pas avoir de budget et à dépenser ce qu’ils ont (31 % contre 25 %). De plus, les personnes mariées sont plus enclines à respecter leur budget et à gérer correctement leurs finances personnelles d’un mois à l’autre (43 % comparativement à 34 % dans le cas des célibataires).

« Le fait d’élaborer et de respecter un budget honnête et réaliste, qui tienne compte à la fois des dépenses mensuelles et des dépenses de loisirs, peut aider à simplifier votre situation financière, à garder le contrôle de vos finances, et à identifier les secteurs où il est possible de réduire les dépenses, si nécessaire », a commenté BMO Banque de Montréal.

D’un point de vue macroéconomique, l’institution financière constate que l’endettement global des ménages canadiens a atteint 1 524 milliards de dollars au 1er trimestre de 2011, un sommet de tous les temps. Ce montant représente un pourcentage record de 147,3 % du revenu disponible. De plus, même si la croissance de la dette des ménages a ralenti de façon notable au cours des derniers mois, celle-ci continue d’être supérieure à la croissance des revenus.

Malgré ces données préoccupantes, BMO Banque de Montréal ne pousse pas le bouton panique. Elle trouve que la croissance de l’actif détenu par les ménages constitue un phénomène positif. « Nous nous sommes montrés beaucoup moins alarmistes que d’autres par rapport à la question de l’accroissement de la dette, car, dans bien des cas, celle-ci est compensée par des actifs plutôt solides », note-t-elle. La hausse du prix des maisons et l’amélioration observée sur les marchés boursiers au cours du 1er trimestre font en sorte que les ménages sont plus riches malgré un endettement plus élevé, car « leurs actifs financiers nets atteignant de nouveaux sommets ».

Bien que le ralentissement de la croissance de l’endettement des ménages soit un « phénomène plutôt rassurant », il sera nécessaire d’agir dans le domaine des prêts hypothécaires, notamment, afin de stabiliser les ratios d’endettement. « Nous croyons que cela se produira lorsque les taux d’intérêt commenceront à augmenter modérément, au cours de l’année à venir, si cela finit par se produire », conclut BMO Banque de Montréal.

Ronald McKenzie