Les FNB inquiètent FAIR Canada

Par Dominique Lamy | 23 août 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisseurs (FAIR) continue d’exiger une meilleure réglementation des fonds négociés en bourse (FNB) afin de protéger les investisseurs canadiens, en s’appuyant sur différentes recommandations ou mises en garde publiées par diverses organisations américaines.

Par exemple, et avec la prolifération de ces nouveaux produits qui inondent le marché, la société de placement internationale BlackRock se demande « si la réglementation actuelle permet aux investisseurs de comprendre réellement ce qu’ils achètent et de mesurer pleinement les risques et les coûts associés à leur achat ».

FAIR Canada avait également soulevé cette question au préalable en exhortant les autorités canadiennes de réglementation à examiner les mécanismes de placement des produits dérivés et dans ses rapports sur les FNB à effet de levier, de marchandises et à rendement inverse.

À l’image de ce qui prévaut en Australie, FAIR Canada a déjà recommandé qu’une appellation claire des produits d’investissement soit développée au Canada pour éviter la confusion des investisseurs et pour les protéger. En fait, l’Australian Securities and Investments Commission collabore avec l’Australian Securities Exchange et les émetteurs de produits pour rechercher des formulations plus claires et des conventions d’appellation plus adaptées pour les FNB afin d’améliorer la protection des investisseurs, par exemple en interdisant les produits structurés de porter la désignation FNB.

Des mises en garde qui s’imposent

Aux États-Unis, la FINRA (Financial Industry Regulatory Authority) a publié une alerte aux investisseurs sur les BNB le 10 juillet 2012 suite à une enquête menée après les soudaines variations des BNB de Crédit Suisse et de Barclays en début d’année.

La société Vanguard note de son côté que la croissance rapide des FNB coïncide avec la prolifération des indices de référence. Plus de la moitié des indices sur lesquels s’alignent les FNB aux États-Unis avaient moins de six mois quand ont été créés des FNB pour les calquer. La création récente d’indices pourrait être davantage due à des questions de marketing et de promotion de nouveaux produits FNB, pour leur garantir un bon accueil et une viabilité, plutôt qu’à la recherche d’indices de référence utiles pour l’investissement dans divers segments.

La société Vanguard souligne que ces indices utilisent des rendements vérifiés a posteriori (c’est-à-dire des données obtenues en appliquant la méthodologie de l’indice à des données historiques) plutôt que des rendements en temps réel. Selon la société d’investissement en question, les analyses montrent que les rendements vérifiés a posteriori peuvent ne pas être des indicateurs fiables des rendements à venir d’un indice après sa création.

Ainsi, Vanguard révèle que si 87 % des indices ont surclassé le marché américain des actions en général lorsque des rendements vérifiés a posteriori étaient utilisés, seuls 51 % d’entre eux reproduisaient l’exploit après la création de l’indice.

D’après le communiqué de la FAIR, les autorités de réglementation des valeurs mobilières américaines interdisent à la plupart des fournisseurs de fonds communs de placement et de FNB américains d’avoir recours à des rendements vérifiés a posteriori, mais les fournisseurs d’indices ne sont pas soumis aux mêmes règles.

Quelques recommandations de BlackRock soumises à l’automne 2011 pour favoriser la compréhension des FNB par les investisseurs

  • une explication claire de la structure du produit et des objectifs de placement;
  • une information fréquente et en temps opportun concernant les expositions aux titres et aux produits financiers;
  • des normes claires pour la diversification des contreparties et la qualité des garanties;
  • la divulgation de tous les honoraires et frais payés, y compris ceux aux contreparties;
  • la déclaration générale des opérations pour tous les titres négociés, FNB compris.

La question qui tue

Les investisseurs savent-ils donc à quoi ils ont affaire lorsqu’ils investissent dans des FNB?

Source: Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisseurs

Dominique Lamy