Les frais : prendre en compte la valeur du conseil

Par Fabrice Tremblay | 30 janvier 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Portrait of a boy with the flag of Canada painted on his face

Il est souvent reproché aux fonds canadiens d’avoir des frais plus élevés que dans d’autres pays, notamment aux États-Unis. Mais cela ne représente qu’un seul aspect de l’équation, croit Gaétan Ruest, vice-président adjoint chez Groupe Investors. Il faut attribuer une valeur au conseil financier et à son effet bénéfique sur l’enrichissement des ménages canadiens.

Dans son rapport mondial 2011, Morningstar attribue la note C aux fonds communs de placement canadiens. Pour l’aspect spécifique des frais, le Canada reçoit la pire note, soit F.

« Au Québec et au Canada, nous adoptons une attitude plus protectrice envers nos clients », affirmait M. Ruest lors d’une présentation organisée à Montréal par L’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC). « Nous souhaitons que nos clients réussissent bien. Nous pensons que c’est l’ensemble du service qui compte, et non chaque élément pris individuellement. Morningstar refuse de refléter cette différence fondamentale dans son analyse », a indiqué M. Ruest, qui est vice-président adjoint, Planification stratégique de portefeuille.

Aux États-Unis, la plupart des fonds communs sont vendus sans conseils, le plus souvent à travers un 401-k. Pour avoir des conseils financiers, les clients doivent payer des honoraires qui équivalent environ à 1 % des actifs.

L’IFIC a publié un rapport intitulé « La valeur des conseils », qui met en lumière les avantages du système canadien. « Le rapport montre que la valeur du conseil est bien supérieure au coût, qui se situe aussi à environ 1 % des actifs », explique M. Ruest.

Enrichissement des ménages Le Canada affiche de meilleurs résultats que les autres pays au niveau de l’enrichissement des foyers. De même, le taux de pauvreté chez les ainés est plus faible. Gétan Ruest croit que ces constats s’expliquent par la valeur que l’on peut attribuer au conseil financier. « Les conseillers ont tendance à rechercher tous les foyers, y compris les foyers à revenu plus faible. Alors qu’aux États-Unis, les conseillers payés par honoraires ne s’adressent pas à ces ménages. Les ménages de moins de 70 000 $ de revenus n’auront pas de services », explique le gestionnaire du Groupe Investors.

L’étude de l’IFIC montre que les ménages de toutes les tranches de revenus au Canada bénéficient de l’apport de conseils financiers. Ainsi, un ménage âgé de moins de 45 ans, avec un revenu de 35 000 $ ou moins, peut avoir une valeur nette patrimoniale de 118 000 $ s’il est conseillé, et de 65 000 $ s’il n’est pas conseillé, souligne l’étude.

Fabrice Tremblay