Les marchés émergents conservent leur attrait

24 juillet 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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En entrevue au Globe and Mail, le gestionnaire vedette Mark Mobius a indiqué ne pas craindre de bouleversements dans les marchés émergents avant un certain temps. «L’économie mondiale se porte très bien», a précisé le responsable du Fonds de marchés émergents Templeton, qui gère près de 830 millions de dollars d’actifs.

Il a indiqué que le commerce interrégional était florissant. Par exemple, Taiwan et la Corée du Sud exportent maintenant davantage vers la Chine que vers les États-Unis.

Mais c’est le Brésil qui l’impressionne le plus. Les entreprises du géant sud-américain comptent pour 14 % de son portefeuille, la plus forte pondération géographique. Même si l’indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo est en hausse de 30 % cette année et malgré l’appréciation rapide du real brésilien, il y trouve encore des titres raisonnablement évalués. Mark Mobius estime que le Brésil a réussi de nombreuses réformes importantes. Il a un penchant pour les actions des banques, celles d’entreprises du secteur des ressources naturelles, comme Companhia Vale do Rio Doce(qui a acheté Inco), de distributeurs de produits cosmétiques et de producteurs de poulets.

La Corée du Sud figure au deuxième rang de sa pondération géographique. Suivent la Chine, Taiwan et la Russie.

Bien qu’il ne voie pas de gros nuages se profiler à l’horizon, il manifeste une certaine prudence à propos de la Chine. À ses yeux, le marché boursier de l’empire du Milieu est rendu pratiquement frénétique. Le gigantesque surplus commercial vis-à-vis des États-Unis et la rigidité du taux de change pourraient causer des difficultés. Mais il croit que personne ne bougera, en raison de la tenue des Jeux olympiques de Beijing en 2008.

Mark Mobius comprend mal l’attitude de certains politiciens américains qui réclament une réévaluation du yuan. Cela aura pour effet d’augmenter le prix des exportations chinoises et de stimuler l’inflation sur toute la planète. Résultat: les taux d’intérêt vont gonfler partout.

Le contexte politique de la Russie le chicote aussi. Des élections présidentielles sont prévues l’an prochain. Il souhaite qu’elles se déroulent normalement. Si on observe des troubles dans les bureaux de scrutin et si les résultats sont contestés, cela pourrait créer une onde de choc dans tous les pays émergents, conclut Mark Mobius.