Les obligations de transition sont prêtes à briller

Par James Langton | 22 février 2024 | Dernière mise à jour le 21 février 2024
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Chaud soleil d'hiver faisant fondre la neige sur un arbuste en premier plan.
sykkel / iStock

Alors que l’on espère que les « obligations de transition » pour le climat vont enfin décoller cette année, l’International Capital Market Association (ICMA) a publié un nouveau document sur le financement de la transition sur les marchés de la dette, soulignant les développements qui pourraient soutenir la croissance du marché.

Selon le document le plus récent du groupe professionnel mondial, si le marché des obligations durables s’est largement concentré sur le financement de la lutte contre le changement climatique, il n’a pas encore été une source majeure de financement pour la transition vers une économie à plus faible intensité de carbone dans les secteurs présentant des défis majeurs en matière de réduction des émissions – une constatation que l’ICMA attribue principalement aux craintes liées à l’écoblanchiment.

En effet, un rapport récent de Standard & Poor’s Financial Services indique que la croissance de ce marché a été freinée par l’absence d’une définition unique du financement de la transition et par l’absence de principes largement acceptés en matière d’obligations de transition sur lesquels les émetteurs pourraient s’appuyer.

« Cela peut avoir découragé les émetteurs et les investisseurs », avance le rapport, notant que les émissions n’ont représenté qu’environ 1 % de l’ensemble des offres du marché des obligations vertes et durables, depuis que la première obligation de transition a été lancée en 2019.

Toutefois, Standard & Poor’s Financial Services estime que les obligations de transition pourraient connaître leur meilleure année en 2024.

« Les obligations de transition ont le potentiel de fournir un accès au marché des obligations durables pour les émetteurs dans les secteurs qui ne sont généralement pas qualifiés pour les obligations vertes, mais qui veulent tout de même atteindre les objectifs climatiques et autres objectifs environnementaux », affirme l’agence.

Dans son nouveau document, l’ICMA indique que l’adoption de nouvelles normes de reporting – y compris les normes initiales de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) et les dernières European Sustainability Reporting Standards (ESRS) – représente une opportunité pour les entreprises de mettre en œuvre des plans de transition et « le potentiel de débloquer le financement de la transition sur le marché des obligations durables ».

Avec son document, l’ICMA vise également à apporter une plus grande clarté au marché des obligations de transition.

« Le financement de la transition climatique est une priorité pour les décideurs politiques et les acteurs du marché », assure Nicholas Pfaff, directeur général adjoint et responsable de la finance durable à l’ICMA, dans un communiqué.

« Nous proposons également une structure modèle pour les plans de transition intégrés afin d’aider à libérer davantage le potentiel du marché des obligations durables pour financer la transition, en particulier dans les secteurs des combustibles fossiles et les secteurs difficiles à abattre », ajoute-t-il.

Dans son rapport, Standard & Poor’s Financial Services indique que la majorité des obligations de transition émises à ce jour proviennent d’entreprises japonaises.

« Le pays cherche à s’imposer davantage comme le leader mondial de l’émission d’obligations de transition en s’engageant à émettre jusqu’à 130 milliards de dollars d’obligations de transition au cours de la prochaine décennie, dont 11 milliards de dollars en février 2024 », note l’agence.

À cette fin, le Japon a publié le premier cadre d’obligations souveraines de transition au monde en novembre 2023, et le gouvernement a publié des feuilles de route de transition pour plusieurs secteurs à forte intensité de carbone, « soulignant son engagement à aborder la transition pour les secteurs difficiles à abattre qui ont une forte dépendance aux combustibles fossiles et pas de solutions simples pour réduire les émissions », rapporte Standard & Poor’s Financial Services.

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James Langton

James Langton est journaliste pour Advisor.ca et Investment Executive. Depuis 1994, il fait des reportages sur la réglementation, le droit des valeurs mobilières, l’actualité de l’industrie et plus encore.