Les prix des produits de base ont rebondi en octobre

29 novembre 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La croissance économique des pays émergents contribue encore et encore à faire grimper le prix des matières premières. En octobre, l’indice des prix des produits de base de la Banque Scotia a bondi de 4,4 % pour se rapprocher à 1,4 % seulement du sommet historique établi en mai dernier. Cet indice, rappelons-le, permet d’analyser les tendances des prix de 32 des principales exportations canadiennes.

L’indice du pétrole et du gaz était en tête de la progression des prix. Il a crû de 10,7 %. Les économistes de la Banque Scotia expliquent cette montée par le fait que l’on anticipe un resserrement croissant des stocks. « Bien que les théories alarmistes de pic pétrolier soient exagérées, les chefs de la direction de plusieurs grandes sociétés pétrolières ont récemment émis des doutes quant à la capacité des ressources mondiales de s’ajuster à la croissance de la demande à plus long terme, vu les contraintes liées au personnel technique et la flambée des coûts d’immobilisation », ont indiqué les économistes de la Banque Scotia.

Les prix de l’or noir devraient demeurer élevés pour deux raisons. Premièrement, les pays non membres de l’OPEP ne devraient pas augmenter leur production de manière significative. En fait, elle risque même de diminuer. En effet, dit la Banque Scotia, certains problèmes « techniques et politiques » pourraient, une fois de plus, réduire cette production. Deuxièmement, alors que le baril de pétrole à plus de 90 $ US a freiné la consommation aux États-Unis, dans une grande partie de l’Asie émergente et du Moyen-Orient, les consommateurs et les acheteurs industriels n’ont pas à supporter tout le poids des prix record, grâce à des subventions gouvernementales.

De son côté, l’indice des métaux et des minéraux a bondi en octobre. Les prix de la potasse et du soufre au port de Vancouver ont été les premiers à grimper, le soufre, sous-produit de la production pétrolière et gazière de l’Ouest canadien, ayant bondi de 45 %. Alors que la demande internationale en engrais phosphatés demeure vigoureuse, l’offre de soufre, elle reste serrée. Malgré des prix plus élevés, les pays importateurs achètent de plus en plus d’engrais. L’intérêt mondial croissant à l’égard des biocombustibles contribue également à soutenir les prix.

L’indice agricole a poursuivi sa progression en octobre, la vigueur des prix des céréales et des oléagineux contrebalançant les prix plus faibles du porc et du boeuf.

Même le prix du bois d’œuvre est en voie de se tonifier. À la suite des réductions de production et du fait que d’autres reculs des prix sont peu probables, les négociants américains ont augmenté leurs commandes et les prix commencent à remonter, s’établissant actuellement à 245 $US. « Les prix devraient dépasser les coûts décaissés au premier semestre de 2008, mais il faudra attendre des mises en chantier plus vigoureuses aux États-Unis en 2009 avant de pouvoir observer une reprise soutenue », note la banque Scotia.