L’excès de confiance peut nuire au rendement de l’investisseur

Par William-André Nadeau | 26 avril 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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D’après Jason Zweig, « l’une des caractéristiques les plus fondamentales de la nature humaine est de se croire toujours meilleur qu’on ne l’est en réalité. »¹

L’un des grands avantages de cet excès de confiance est qu’il permet de prendre des risques et de faire avancer l’économie. Cette confiance exagérée en soi est source de motivation intérieure.

Selon Jason Zweig, « l’association optimisme et confiance en soi excessive est l’une des principales forces qui maintient le capitalisme en vie. »

Les entrepreneurs à succès sont plus enthousiastes quant à leur entreprise que les autres. Cette grande confiance les stimule et leur procure l’énergie pour convaincre les autres actionnaires, financiers et employés de progresser positivement. Heureusement qu’il y a des partenaires qui interviennent pour modérer leur grande ardeur, à l’occasion.

Toutefois, cet excès de confiance en soi est malheureusement un mauvais comportement en gestion des placements.

Les marchés financiers regorgent de facteurs totalement incertains que personne ne peut contrôler.

Combien de fois avez-vous entendu un investisseur clamer avec conviction « je suis certain que ce placement sera un bon coup »?

Certains dangers de l’optimisme extrême

  • Prendre des risques démesurés en surexposant un titre par rapport aux autres : l’investisseur trop confiant ne se donne pas la peine de prévoir un plan, en cas d’échec. Quand il échoue, il a tendance au découragement, ce qui accroît les risques de pertes;
  • Trop acheter ce qui est familier : trop de personnes surinvestissent dans le capital-actions de l’entreprise où ils travaillent ou dans un titre trop connu du public;
  • Le jugement est entamé, car les émotions l’emportent sur la raison;
  • L’intuition éclipse l’observation des faits réels, ce qui nuit au discernement.

Excès de confiance plus élevé chez les hommes que chez les femmes

Les hommes s’intéressent plus à la Bourse que les femmes, et c’est le cas dans tous les pays. L’économie et la finance ont toujours été un sujet d’abord masculin.

Toutefois, plusieurs études ont démontré que les femmes qui investissent à la Bourse réalisent en moyenne 2 % de plus de rendement que les hommes. Cet écart est attribuable à l’excès de confiance remarqué chez les hommes.

Quand ils discutent entre amis, les hommes ont tendance à ne pas parler de leurs pertes financières, mais ils affichent fièrement leurs bonnes prises, et ils en parlent avec émotion et fébrilité. Parallèlement, les femmes ont tendance à être plus « cartésiennes » et posées sur ces mêmes sujets.


William-André Nadeau est chroniqueur financier. Il publie toutes les deux semaines un billet traitant des marchés, de placements et de gestion.


[1] Citation tirée du livre Gagner en bourse grâce à la neuroéconomie, par Jason Zweig

Troupeau de moutons.

William-André Nadeau

William-André Nadeau est gestionnaire de portefeuille à Tactex gestion d’actifs. Il a accumulé 35 ans d’expérience dans le domaine des services financiers à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille. Sa spécialité : adapter ses connaissances des sciences humaines et de la finance comportementale à la gestion traditionnelle de portefeuille. Durant les années 1990, M. Nadeau a cofondé deux importantes firmes de gestion en épargne collective et une famille de fonds communs dont les gestionnaires étaient tous basés au Québec. Il a animé des conférences et des séminaires auprès de milliers de personnes au cours de sa carrière, en plus d’avoir coécrit des livres sur les finances personnelles, devenus best-sellers au début des années 1990. William-André Nadeau partage avec les investisseurs son expérience acquise sur les marchés financiers et ses observations sur leurs tendances en collaborant avec des journalistes financiers, des blogueurs et des animateurs de balados.