Pas de transfert massif des obligations vers les actions

Par La rédaction | 4 février 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Malgré les performances récentes du marché des actions en Amérique du Nord, la « Grande rotation » des obligations vers les actions ne s’est pas encore produite.

Des analystes anticipent depuis un moment à un tel transfert massif en raison des perspectives peu reluisantes pour les obligations au cours des prochaines années, rappelle le journaliste Jonathan Ratner dans un article du Financial Post. Les liquidités dirigées vers les fonds d’action ont en effet augmenté. En revanche, le corolaire ne s’est pas encore concrétisé : il n’y a pas eu de sorties significatives des fonds d’obligations.

En conséquence, les portefeuilles de clients devraient rester surpondérés en actions, car la demande à long terme pour ces titres augmentera encore. Il faut accepter en attendant une certaine volatilité dans le marché des actions, reconnaît Martin Roberge, stratège en portefeuille chez Canaccord Genuity, à Montréal. Cette volatilité est créée par une demande excessive à court terme pour certaines actions.

« Les indicateurs signalent que le marché sont près d’une phase de complaisance, mais il ne faut pas confondre cette étape avec celle l’euphorie, dit M. Roberge. Notre point de vue demeure qu’il est peu probable que l’actuel marché haussier atteigne son sommet prochainement. Il faudrait d’abord atteindre une étape d’euphorie où les actions cycliques deviennent plus chères que les actions défensives. Nous croyons qu’un tel rééquilibrage dans l’aversion au risque des investisseurs n’en est qu’à une étape initiale », souligne-t-il encore.

Tendance mondiale La réflexion sur une éventuelle « Grande rotation », et sur le moment où elle se produira, se fait à l’échelle internationale. La revue The Economist rapportait en janvier les propos de Jim O’Neill, dirigeant chez Goldman Sachs Asset Management. « La possibilité existe que les investisseurs commencent à transférer leurs avoirs des obligations vers les actions. En tant que gestionnaire multiproduit à l’échelle mondiale, nous n’observons pas de signaux forts que cela se produit actuellement. Cependant, l’on peut supposer que les investisseurs ne prendront pas dès le début de l’année ce genre de décisions à long terme », poursuivait-il.

Au Québec, la Caisse de dépôt et placement annonçait cette semaine qu’elle créait un nouveau portefeuille « en gestion absolu ». Ce portefeuille investira dans des actions de grandes qualités avec un horizon de long terme. Selon les dirigeants de la Caisse, cette décision se justifie notamment par les faibles rendements attendus des titres à revenu fixe dans les prochaines années.

La rédaction