Pertinence et précision : la méthode Moneyball pour les médias sociaux

Par Sylvie Lemieux | 4 mars 2024 | Dernière mise à jour le 1 mars 2024
3 minutes de lecture
Des pouces et des coeurs surgissant d'un téléphone sur lequel deux mains pianotent. Concept des médias sociaux
Urupong / iStock

Publier plus souvent sur les médias sociaux n’est pas nécessairement la meilleure stratégie pour optimiser sa présence sur les plateformes. C’est même plutôt le contraire, selon Marco Bérubé, auteur du livre Le Succès en affaires grâce aux médias sociaux publiéchez Septembre éditeur. Il privilégie l’approche : « publier moins, mais mieux » grâce à une méthode qu’il a développée.

Entrepreneur et formateur, Marco Bérubé a élaboré la technique Moneyball, inspirée du film du même nom mettant en vedette Brad Pitt dans le rôle d’un entraîneur d’une équipe de baseball qui croupit au dernier rang d’une ligue majeure. Grâce à une analyse approfondie des statistiques des joueurs, il parvient à constituer une équipe gagnante, malgré un budget restreint.

Transposée aux réseaux sociaux, la technique Moneyball consiste d’abord à effectuer un diagnostic complet de ses publications. Marco Bérubé a conçu une matrice permettant d’identifier les publications efficaces et celles qui doivent être retravaillées ou abandonnées. Cette évaluation aide à définir la ligne éditoriale, à analyser la concurrence et à déterminer les sujets d’intérêt primordiaux.

« Au fond, une présence efficace sur les médias sociaux, c’est 90 % de préparation et 10 % d’action, alors que souvent, on fait l’inverse. On agit beaucoup par réactivité. On se dit qu’il faut publier un post aujourd’hui parce qu’on n’a rien posté depuis longtemps. Il vaut mieux planifier, structurer et organiser avant tout », explique Marco Bérubé, de l’agence de marketing MOBUX.

« Une personne qui publie tous les jours du contenu pas toujours pertinent va être pénalisée, car personne n’interagira avec. En publiant moins fréquemment, mais un contenu de qualité qui saura intéresser nos abonnés, on stimule les algorithmes pour qu’ils mettent en avant nos publications », ajoute-t-il.

Une compréhension approfondie des algorithmes est indispensable pour optimiser sa présence sur les réseaux sociaux. « Chaque plateforme a ses particularités, mais le but reste le même : favoriser le contenu engageant qui retiendra l’attention des utilisateurs. La diffusion de la bonne information, au bon moment et sur la bonne plateforme, est donc primordiale pour gagner en visibilité et en interaction », soutient Marco Bérubé.

C’est la recette gagnante pour accroître le nombre de ses abonnés, renforcer sa notoriété et développer une clientèle.

À QUELLE FRÉQUENCE PUBLIER ?

Pour commencer, une à deux publications hebdomadaires suffisent, recommande l’auteur. L’objectif est d’évaluer l’efficacité de chaque publication pour affiner progressivement sa stratégie. Marco Bérubé préconise la recherche de « microvictoires » plutôt que de viser des succès éphémères, mais spectaculaires.

« Il faut arrêter de chercher les coups de circuit à tout prix. Ils sont rares et ne permettent de briller que brièvement. Il faut plutôt viser une présence durable avec des publications qui touchent les abonnés et en attirent de nouveaux », conseille-t-il.

Pour mesurer l’efficacité de ses publications, il a conçu un système d’évaluation inspiré du baseball. Ce système permet d’analyser la performance du contenu et d’ajuster la stratégie en conséquence. Un « simple » désigne une publication qui fonctionne bien et génère des réactions. Un « double » ou un « triple » indique des publications ayant un meilleur rendement que prévu ou suscitant de l’intérêt chez des utilisateurs qui pourraient devenir des clients potentiels. Quant au « coup de circuit », c’est un post qui devient carrément viral. Le « grand chelem », lui, est un succès fulgurant, tout aussi rare sur les réseaux sociaux qu’au baseball.

« Mon système de pointage, c’est une manière vulgarisée d’évaluer la performance de ses publications. À la fin de chaque mois, il est bon de prendre 10 à 15 minutes pour analyser ce qui a été fait sur les médias sociaux, identifier les bons coups et les moins bons, afin d’améliorer ses publications », recommande Marco Bérubé.

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.