Pour une gestion axée sur les engagements financiers

30 septembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les conseillers qui construisent des portefeuilles de placements pour leurs clients nantis devraient mettre l’accent sur les engagements financiers de ces derniers et laisser tomber la croissance des actifs à tout prix.

Voilà la surprenante conclusion que formulent des chercheurs de l’institut français EDHEC dans un rapport récent.

Selon eux, cette approche s’apparente à ce que font les gestionnaires de caisses de retraite. Elle vise à produire des rendements suffisants pour procurer des revenus prévisibles sur une longue période de temps. L’analyse des risques devient alors une priorité de premier plan. L’attention se porte sur la diminution de l’impact de l’inflation, qui a un effet aussi insidieux que corrosif sur les revenus futurs des pensionnés.

«L’approche de la gestion axées sur les engagements financiers plutôt que sur la répartition d’actifs constitue une innovation majeure. En effet, la répartition des actifs oublie de considérer des objectifs liés à la consommation, comme la préparation de la retraite et l’acquisition de biens immobiliers», notent les chercheurs de l’EDHEC.

Avec la méthode traditionnelle, un client qui désire acheter un immeuble dans cinq ans pourrait assurer la sécurité de son capital en achetant un coupon détaché du gouvernement, avec échéance dans cinq ans. Sûreté garantie? Pas nécessairement. Si les prix immobiliers s’envolent de 35% au cours de ces cinq années, il n’y aura pas assez d’argent dans le coupon détaché pour régler la facture. Pour remédier à ce problème, les chercheurs de l’EDHEC recommandent une stratégie qui s’écarte de la traditionnelle répartition des actifs: il s’agit de placer le capital dans des instruments d’investissement parfaitement corrélés avec l’immobilier. Si les prix montant, il en sera de même pour ces instruments. Au contraire, si la valeur des immeubles fléchit et que le placement vaut moins, le client sera encore en position d’acheter la propriété qu’il convoite.

Les conseillers qui optent pour la gestion axée sur les engagements financiers n’ont plus à comparer leur performance avec celle d’un indice d’actions ou d’obligations. Le rendement des portefeuilles est mesuré en rapport avec les besoins réels de leurs clients. Cette méthode, estiment les chercheurs de l’EDHEC, élimine l’arbitraire, car elle préconise non pas la croissance des actifs à tout prix, mais la croissance des actifs afin de procurer aux clients ce qu’il leur faut pour atteindre leurs objectifs.