Un premier courtier pincé pour transactions à haute fréquence

Par La rédaction | 24 juillet 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La société de courtage américaine Panther, et son propriétaire unique Michael Coscia, devront payer des amendes totalisant 4,5 millions de dollars américains, rapporte l’agence Bloomberg. C’est la première fois qu’un courtier est pénalisé pour des transactions à haute fréquence (high frequency trading).

Les autorités réglementaires américaine et britannique reprochaient à la firme Panther, basée au New Jersey, d’avoir effectué des manipulations sur le marché des matières premières en 2011. Panther utilisait des algorithmes informatiques pour placer et annuler rapidement des offres d’achat et de vente sur les marchés futurs de matières premières.

Le courtier intervenait ainsi sur le marché futur du pétrole, des métaux, des taux d’intérêt et des taux de change. L’agence américaine spécialisée dans le secteur, la Commodity Futures Trading Commission, a expliqué sommairement la tactique du courtier. « En plaçant de grands volumes d’ordres d’achat, Panther chercher à donner l’impression au marché qu’il y avait une demande significative pour un titre, ce qui suggérait que les prix allaient monter bientôt. Cela augmentait les chances que d’autres participants au marché achètent les petits ordres de vente que Panther plaçait parallèlement », a indiqué l’agence.

Amendes salées Panther et M. Coscia devront payer 1,4 million de dollars d’amendes, en plus de rembourser 1,4 million de dollars de bénéfices illégitimes, à la Commodity Futures Trading Commission. Ils sont par ailleurs interdits de transactions pendant un an.

L’Autorité réglementaire britannique, la Financial Conduct Authority, a elle aussi imposé une amende de près d’un million de dollars à Michael Coscia.

Enfin, la firme Panther devra débourser 600 000 dollars en amendes, et 1,3 million de dollars en profits illégitimes à CME Group, le propriétaire du plus important marché de produits dérivés au monde.

Le « flash-crash » Les transactions à haute fréquence sont sous la loupe des autorités règlementaires depuis le « flash-crash » de mai 2010. Le Dow Jones avait alors chuté de près de 1000 points et l’on a soupçonné que les transactions automatisées avaient considérablement empiré la situation.

Au Canada, un groupe d’institutions financières a annoncé récemment son intention de lancer Aequitas d’ici 2014, une Bourse qui viendra concurrencer le Groupe TMX. Ces institutions financières reprochent aux Bourses actuelles de laisser croître le phénomène des transactions à haute fréquence, qui nuiraient aux intervenants traditionnels sur les marchés.

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La rédaction