2022, annus horribilis pour le revenu fixe

Par Nicolas Ritoux | 31 octobre 2022 | Dernière mise à jour le 11 octobre 2023
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Les choses pourraient difficilement être pires dorénavant et c’est le moment d’en profiter, croit David Stephenson, directeur, stratégie et développement des fonds négociés en Bourse (FNB) pour Gestion d’actifs CIBC.

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« Cette année s’annonce comme l’une des pires jamais connues sur le marché du revenu fixe. Si on remonte à 1980, le pire rendement annuel a été de -4,3 % en 1994. En 2022, selon l’indice obligataire FTSE Canada, le rendement est d’ores et déjà de -15,1%, soit plus de trois fois pire. Beaucoup d’investisseurs n’ont jamais connu ce type de chute de rendement », constate David Stephenson.

Selon l’expert, les obligations n’ont exceptionnellement pas rempli leur rôle de ballast dans les portefeuilles diversifiés cette année. En effet, si de 2000 à 2022, l’indice composé S&P/TSX a connu six années dans le rouge, le marché obligataire a chaque fois offert un rendement positif en compensation, notamment durant l’éclatement de la bulle technologique en 2002 et la crise financière de 2008.

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« Dans le marché des FNB à revenu fixe, on a assisté à une ruée vers la sécurité alors que les investisseurs affluaient vers les FNB de comptes d’épargne à taux élevé et à très courte durée. Les seuls FNB qui ont connu un rendement positif cette année ont été ceux des comptes d’épargne à taux élevé, des marchés monétaires, des obligations à taux variable, et des Fonds d’investissement à court terme (STIF). C’est tout ! » résume David Stephenson.

« Malgré cela, environ 9 milliards ont été investis dans le revenu fixe en date du 30 septembre, dont près de la moitié dans les comptes d’épargne à intérêt élevé. Alors que l’inflation atteint des sommets inédits depuis 40 ans au Canada, la Banque du Canada s’est engagée dans un des cycles de resserrement de politique monétaire les plus rapides jamais connus, en augmentant ses taux de 0,25 % à 3,25 % depuis le mois de mars, avec d’autres hausses à l’horizon. Cela a poussé les rendements vers le haut, et les investisseurs vers les titres moins sensibles aux hausses de taux, comme les obligations à taux variable », poursuit-il.

« Une autre stratégie adaptée à l’environnement actuel concerne le revenu fixe sans contrainte. Pour le gestionnaire de fonds, il s’agit de saisir les occasions partout où elles se présentent, qu’il s’agisse d’obligations de sociétés américaines de catégorie investissement, de dette des pays émergents ou même de haut rendement américain. Ces FNB peuvent être employés en complément d’autres selon la tolérance au risque de chaque investisseur », explique David Stephenson.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.