FNB de bitcoin : entre ouverture et scepticisme

Par La rédaction | 1 février 2024 | Dernière mise à jour le 31 janvier 2024
3 minutes de lecture

L’approbation par la Securities and Exchange Commission de 11 fonds négociés en Bourse (FNB) de bitcoin le 10 janvier a non seulement ouvert de nouvelles voies d’investissement, mais a également soulevé une vague de questions et d’incertitudes chez les conseillers, relate un article de Financial Planning.

Historiquement, les FNB ont été perçus comme les alliés fidèles des investisseurs, offrant une exposition diversifiée à travers des indices de marché comme le S&P 500. Cependant, les FNB de bitcoin se distinguent par leur singularité : ils permettent d’investir uniquement dans le bitcoin, connu pour sa volatilité prononcée.

Selon Financial Planning, la cryptomonnaie la plus connue a enregistré de fortes fluctuations, avec une valeur qui a bondi avant de connaître une dégringolade, lente, mais sûre. Elle est ainsi passée de 65 000 $ à moins de 12 000 $ entre novembre 2021 et janvier 2024.

Cette instabilité est une source majeure de préoccupation pour nombre de conseillers.

Pour Brett Bernstein, PDG et cofondateur de XML Financial Group, investir dans le bitcoin, c’est l’équivalent de miser tout son argent sur un seul numéro à la roulette au casino, en raison de la nature hautement spéculative de cet actif numérique.

Il admet ne pas exclure totalement les cryptomonnaies pour les clients disposant de fonds suffisants pour absorber d’éventuelles pertes. Pour les autres, selon lui, une mise en garde s’impose.

UN EFFET IMMÉDIAT

Dès leur approbation, les nouveaux FNB de bitcoin ont été très populaires. Ils ont attiré des investissements de près de 4 milliards de dollars en quelques jours.

Même les investisseurs institutionnels commencent à s’y intéresser, y compris ceux qui, auparavant, montraient peu d’enthousiasme pour les actifs numériques, constate Lori Van Dusen, PDG et fondatrice de LVW Advisors.

Certains investisseurs voient dans le bitcoin un potentiel de protection contre la dévaluation du dollar américain, tandis que d’autres le considèrent comme une porte d’entrée vers des investissements en capital-risque dans des innovations technologiques de pointe.

Selon elle, le conseiller a la responsabilité d’aider ses clients à évaluer le montant qu’ils peuvent se permettre d’investir dans les cryptomonnaies. Et de leur rappeler qu’ils peuvent tout perdre.

À l’instar de nombreux conseillers, Lori Van Dusen estime qu’aucun investisseur ne devrait avoir plus de 5 % de son portefeuille en actifs numériques, quitte à ajuster le montant à la baisse au besoin. Elle-même a investi dans le bitcoin voulant notamment se protéger contre les fluctuations du dollar américain. Elle dit s’en être « plutôt bien sortie ».

LA PRUDENCE EST DE MISE

Les autorités réglementaires, tout en ayant approuvé les FNB de bitcoin, maintiennent une approche prudente. Gary Gensler, commissaire de la SEC, a souligné la nature spéculative et volatile du bitcoin, souvent associé à des activités illicites. La FINRA (Financial Industry Regulatory Authority) a également mis en garde contre les communications potentiellement trompeuses des entreprises de courtage sur les cryptomonnaies.

Dans un récent rapport, elle a mis en lumière que des sociétés de courtage avaient eu des prétentions discutables lors de communications avec leurs clients concernant les actifs numériques. Certaines auraient affirmé par exemple que les cryptoactifs pouvaient se comporter comme des liquidités ou des équivalents de liquidités.

Dans ce contexte incertain, certains conseillers, tels que Ric Edelman, fondateur du Digital Assets Council of Financial Professionals, voient une opportunité d’éduquer les investisseurs sur ces nouveaux produits. D’autres, comme Ryan Kenny, de Crestwood Advisors, restent sceptiques, privilégiant les investissements dans des actifs plus traditionnels et bien compris.

Quant à Brett Bernstein, il irait jusqu’à conseiller à un de ses clients d’aller voir ailleurs s’il voulait investir une grande part de son portefeuille en bitcoin. « J’ai la responsabilité de ne pas permettre à mes clients de faire quelque chose qui pourrait leur causer un grave préjudice », a-t-il soutenu.

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La rédaction