Titres à revenu fixe : les stratégies à privilégier en 2022

Par Sylvie Lemieux | 4 février 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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En cette période de volatilité des marchés, de l’inflation qui bondit et de hausse probable des taux d’intérêt, quelles sont les perspectives sur les titres à revenu fixe ?

C’était là le thème d’une table ronde qui s’est tenue récemment lors du Forum économique des FNB BMO organisé par Les fonds négociés en Bourse BMO. Elle était animée par Alain Desbiens, directeur des FNB, chez BMO Gestion mondiale d’actifs.

« Soyons francs, il s’agira d’une année difficile pour les titres à revenu fixe en raison de la hausse des taux d’intérêt », a souligné d’entrée de jeu Chris Heakes, vice-président et directeur de portefeuille, Placements structurés mondiaux chez BMO Gestion d’actifs.

Selon lui, ce n’est toutefois pas une raison pour les écarter du portefeuille. « Dans le contexte actuel, il serait probablement judicieux de surpondérer les actions par rapport aux titres à revenu fixe, mais il ne faut pas les oublier pour autant », conseille-t-il.

SOURCE DE DIVERSIFICATION

La perception face aux titres à revenu fixe a changé ces dernières années, s’accordent à dire les panélistes. Dans le cadre de la construction d’un portefeuille, ils peuvent être à la fois une source de diversification et un outil de préservation du capital ou de production de revenu, selon Elmer Atagu, directeur de la négociation des FNB à RBC Marchés des capitaux.

« Le choix d’une utilisation en particulier dépend du contexte macroéconomique, précise-t-il. En période de hausse des taux, la caractéristique relative à la

préservation du capital passe au second plan. Par contre, pendant les périodes de volatilité accrue sur les marchés boursiers [comme c’est le cas actuellement], les avantages de la diversification du portefeuille sont mis en avant parce que

l’on entre dans un régime de corrélation négative entre les actions et les obligations. »

« Ils sont la composante à faible volatilité d’un portefeuille qui génère un revenu stable tout en protégeant le capital », affirme pour sa part Jimmy Karam, directeur général, Négociation de FNB chez BMO Marchés des capitaux.

FAIRE PREUVE DE SOUPLESSE

Selon ce dernier, comme les conditions sont appelées à changer rapidement au cours de 2022, il faudra se montrer « plus dynamique et plus souple » dans ses placements. Il plaide donc en faveur « d’une stratégie à deux volets, où l’on investit dans les titres à revenu fixe à très court terme et à long terme. Pour ce faire [les investisseurs peuvent] choisir d’investir dans des FNB de sociétés, des FNB d’obligations de sociétés, des FNB à certains taux ou des FNB de titres provinciaux. »

« Pour ce qui est des cibles de rendement à 10 ans, nous visons entre 1,95 % et 2 % sur le plan des achats. Pour ce qui est des rendements à 30 ans,

les cibles d’achat sont de 2,25 % à 2,3 % », ajoute-t-il.

TACTIQUES D’EXPERTS

Les panélistes y sont aussi allés de leurs recommandations parmi le vaste choix de FNB. Chris Heakes suggère le ZAG et le ZDB qui constituent une bonne base. Il aime aussi particulièrement le ZWH, « à taux variable et à rendement élevé qui permet d’obtenir un revenu supplémentaire ». Le ZHP, un FINB actions privilégiées de sociétés américaines, constitue également un excellent ajout avec son taux de rendement supérieur à 5 %, selon lui.

Face à la montée de l’inflation, des produits comme le ZTIP ou le ZRR peuvent être particulièrement utiles, soutient Elmer Atagu.

Pour les investisseurs qui recherchent des solutions d’options d’achat couvertes à dividendes élevés, canadiennes et américaines, Chris Heakes conseille le ZWC et le ZWH. Aussi, parce que les services financiers sont l’un des secteurs qui peuvent profiter de la hausse des taux d’intérêt, il privilégie le ZEB et le ZWB, qui investissent dans les banques canadiennes, et le ZWK, dans les banques américaines.

Quant au FNB ZWG, il offre une bonne diversification mondiale selon Jimmy Karam.

Par ailleurs, le FNB d’obligation de sociétés canadiennes ESG, soit le ESGV, sera un excellent ajout au portefeuille d’un investisseur qui est sensible aux facteurs ESG, suggère Elmer Atagu.

La demande pour ces produits liés au développement durable devrait d’ailleurs progresser au cours des cinq à dix prochaines années, selon Alain Desbiens.