Insuffisant, le coussin de retraite d’un million?

Par La rédaction | 13 novembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Tirelire en forme de cochon sur laquelle est posée une étiquette portant le mot "retraite".
Photo : belchonock / 123RF

Le « coussin de retraite » d’un million de dollars préconisé de longue date par certains planificateurs financiers pourrait désormais se révéler insuffisant, estime Fabien Major.

Dans sa dernière chronique publiée dans le Journal de Montréal, l’associé principal de Major Gestion Privée, succursale de Gestion de patrimoine Assante, affirme qu’étant donné « le coût de vie, l’âge de la retraite, les pensions accumulées, l’inflation et les faibles rendements des placements sécuritaires », ce montant devrait en effet être réévalué à la hausse.

« Sans un apport [notable] provenant des pensions gouvernementales et des régimes privés, ce sera TRÈS difficile d’arriver avec seulement un million en économie », écrit-il.

POUR RECEVOIR 60 000 $ PAR AN, IL FAUT PRÉVOIR 1,4 M$

Pour appuyer son propos, le conseiller prend le cas d’un travailleur autonome de 53 ans, qui se fait rémunérer par l’entremise de sa PME et n’a donc pas cotisé à la Régie des rentes du Québec (RRQ) ni à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Souhaitant cesser de travailler vers l’âge de 57 ans, celui-ci se dit confiant d’y parvenir dans d’excellentes conditions puisqu’il dispose d’un million sous la forme de placements.

Or, rien n’est moins sûr, met en garde Fabien Major. En effet, souligne-t-il, un calcul sommaire montre que, pour lui fournir l’équivalent de 60 000 dollars brut par an en valeur d’aujourd’hui pendant 30 ans, il lui faudrait en réalité accumuler plus de 1,4 million.

La raison? Les revenus provenant de ses investissements sont fortement imposés chaque année, puis de nouveau lorsqu’il se verse des dividendes, et ce, en fonction du principe d’« intégration fiscale au Canada », qui fait en sorte qu’« il n’y a plus de grandes différences au net » entre un particulier qui s’octroie des dividendes et celui qui perçoit un salaire, explique Fabien Major.

« SOUPLESSE ET SÉCURITÉ PARTIELLE DE REVENUS »

Si le travailleur autonome qu’il prend comme exemple ne peut rien changer au passé, le conseiller recommande néanmoins aux travailleurs autonomes et propriétaires de PME plus jeunes de commencer dès maintenant à se verser un salaire équivalent au MGA (maximum des gains admissibles) fixé par Retraite Québec, plus un supplément sous la forme de dividendes. Selon l’expert, il serait ainsi possible de cotiser à la RRQ et d’en recevoir, à partir de 60 ans, jusqu’à 726 dollars par mois et, à 65 ans, jusqu’à 1 134 dollars. Il estime par ailleurs que le RRI (régime de retraite individuel) constitue « une belle option ».

L’autre avantage de se verser un salaire est que cela permet de cotiser à des REER, ajoute Fabien Major, avant de conclure que « la combinaison des REER, CELI [compte d’épargne libre d’impôt], dividendes d’entreprise, PSV du Canada [pension de la Sécurité de vieillesse] et RRQ procure souplesse et sécurité partielle de revenus la vie durant ».

La rédaction