L’âge de la retraite recule et les dettes s’accumulent

Par La rédaction | 16 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Cartes de crédit
Photo : bacho12345 / 123RF

Le taux d’activité des gens de plus de 65 ans est en hausse au Québec, tout comme leur endettement, selon un récent rapport du Mouvement Desjardins.

Les Québécois prenaient leur retraite en moyenne à 63,1 ans au Québec en 2018, comparativement à un peu moins de 60 ans à la fin des années 1990. Malgré tout, ils continuent de quitter le marché du travail plus tôt qu’ailleurs au Canada.

De 2014 à 2018, 60,9 % des nouveaux retraités du Québec étaient âgés de moins de 65 ans, contre 53,6 % dans les provinces de l’Ouest du Canada et 52,8 % en Ontario. De 1976 à 2018, le taux d’activité des 60-64 ans et des 65-69 ans a toujours été plus bas au Québec qu’au Canada. Depuis dix ans, ces taux d’activité ont toutefois été plus élevés au Québec que dans l’Union européenne, et notamment nettement plus forts qu’en France.

GARDER LES TRAVAILLEURS EN PLACE

Pour pallier la rareté de la main-d’œuvre dans un contexte de plein emploi et de vieillissement de la population, les gouvernements tentent d’inciter les travailleurs plus âgés à rester en poste. Récemment, le gouvernement québécois a élargi aux travailleurs de 60 ans et plus un crédit d’impôt auparavant réservé à ceux de 61 ans et plus. Le niveau de revenu à partir duquel un travailleur de 60 ans paie de l’impôt a été haussé de 18 129 à 29 226 dollars. Ces mesures devraient procurer une aide fiscale moyenne de 955 dollars à environ 44 000 travailleurs.

Le gouvernement fédéral a de son côté modifié ses règles permettant d’exempter des revenus de travail dans le calcul du Supplément de revenu garanti. Cela permettra à certains citoyens de travailler sans être pénalisés.

DES SOURCES DE REVENU INÉGALES

Une fois partis à la retraite, les Québécois peuvent compter sur quatre sources de revenus potentielles : les régimes universels (pension de la Sécurité de la vieillesse, Supplément de revenu garanti); le Régime de rentes du Québec; les régimes de retraite offerts par l’employeur et les investissements personnels. Tous les retraités ne disposent pas de ces quatre sources de revenu, notamment des investissements personnels et des régimes de retraite de l’employeur. Depuis 2007, le nombre d’adhérents à des régimes de pension à cotisations déterminées a dépassé celui des adhérents à des régimes de pension à prestations déterminés.

HAUSSE DE L’ENDETTEMENT

Côté dépense, l’habitation et la voiture représentent les deux postes les plus importants. Un Québécois sur cinq de 75 ans et plus vivaient dans une résidence pour aînés, où un tiers des places coûtaient plus de 1 900 dollars par mois l’an dernier. Par ailleurs, une part importante de ceux qui habitent leur propre résidence continuent d’en payer l’hypothèque. En 2016, le taux de personnes âgées ayant une dette hypothécaire est passé à 11,4 %, alors qu’il était de 6,5 % en 1999. 

L’endettement global tend aussi à augmenter. Pas moins de quatre Québécois âgés sur dix avaient une dette en 2016, contre 27,5 % en 1999. Un peu plus du tiers (36 %) avaient une dette à la consommation, contre 26,6 % il y a 20 ans. La dette médiane de ces Québécois était de 16 500 dollars en 2016 selon Statistique Canada, soit deux fois plus que vingt ans plus tôt. Grâce notamment à la flambée des prix dans l’immobilier, les actifs médias ont grimpé quant à eux de 275 200 dollars à 406 000 dollars. 

S’il demeure relativement bas à environ 0,36 %, le taux de prêts hypothécaires en souffrance est tout de même en hausse chez les Québécois de 65 ans et plus. C’est d’ailleurs le groupe d’âge où il est le plus élevé depuis 2015.

MIEUX VAUT PLANIFIER

Après 65 ans, les hommes peuvent espérer vivre 19,5 ans et les femmes 22 ans, selon les données de 2016 de Statistique Canada. Bien que la retraite se prenne de plus en plus tard, certains continueront de peiner à financer ces deux décennies sans revenu de travail.

D’ailleurs, la nécessité financière était la principale motivation de la moitié des personnes âgées qui ont travaillé ou souhaitaient travailler en 2018. Même chez les 70 ans et plus, plus d’un quart (28,4 %) se retrouvaient dans cette situation. Desjardins rappelle qu’il reste un gros travail de préparation à faire pour que les personnes âgées puissent vivre confortablement leurs années de retraite.

La rédaction