Le CELI utilisé comme une tirelire

Par La rédaction | 20 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les ménages canadiens utilisent le compte d’épargne libre d’impôt « davantage comme une tirelire que comme un véhicule de placement », selon un sondage de RBC publié mardi.

Dix ans après sa création, le CELI continue d’être largement utilisé comme solution d’épargne, mais « son véritable potentiel reste inexploité » et les consommateurs « ne profitent ni de l’exonération d’impôt ni des options de placement flexibles » que cet outil leur permettrait de réaliser, déplore la banque. Résultat : 43 % d’entre eux croient que ce compte ne sert qu’à économiser et non à produire de la richesse.

Le sondage montre que, pour la première fois depuis 2009, les Canadiens sont malgré tout plus nombreux à détenir un compte d’épargne libre d’impôt qu’un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), leur proportion étant aujourd’hui de 57 % contre 52 %.

LE PREMIER CHOIX DES 55 ANS ET PLUS

Concrètement, le CELI est désormais le premier choix des 55 ans et plus, qui accordaient auparavant la préférence au REER. Lorsqu’on leur demande lequel des deux comptes ils choisiraient s’ils ne pouvaient en avoir qu’un, les deux tiers d’entre eux (64 %) optent pour le compte d’épargne libre d’impôt. Chez les 18-34 ans et les 35-54 ans, la proportion est plus équilibrée, avec respectivement 43 % et 41 %. À noter que les hommes sont légèrement plus susceptibles que les femmes de préférer cet outil au classique REER (52 %, comparativement à 49 %).

Le sondage révèle également que les cinq types de placements les plus fréquents dans un CELI sont, dans l’ordre : les comptes d’épargne et espèces (42 %); les fonds communs de placement (28 %); les actions (19 %); les certificats de placement garanti et dépôts à terme (15 %); et les fonds négociés en Bourse (7 %).

Selon l’enquête d’opinion, les trois quarts des Canadiens (74 %) savent qu’un CELI peut contenir des espèces ou des placements, mais quatre sur 10 (43 %) pensent à tort qu’il s’agit uniquement d’un outil d’épargne, et non d’investissement. Sans surprise eu égard à ce qui précède, deux titulaires de CELI sur trois (65 %) n’ont effectué aucun retrait de leur compte. Les principaux motifs du tiers des personnes (35 %) ayant retiré des fonds sont les suivants : remboursement d’une dette (25 %); achat spécial ou important (24 %); utilisation pour faire face à une urgence (20 %); dépenses courantes (19 %); achats pour la maison (11 %); et apport financier pour acquérir un logement (10 %).

« IDÉAL POUR ATTEINDRE SES OBJECTIF »

« Les Canadiens aiment pouvoir utiliser leur CELI pour épargner, mais ils ne devraient pas s’arrêter là. Le véritable avantage de cette solution, ce n’est pas qu’elle peut servir de compte d’épargne à court terme; c’est qu’elle permet d’atteindre ses objectifs. La magie opère lorsqu’on investit les fonds du compte pour profiter de la composition des intérêts, qui fait en sorte que les revenus génèrent d’autres revenus. On touche alors des intérêts sur le placement initial, mais aussi sur les intérêts eux-mêmes », affirme Brigitte Felx, planificatrice financière à RBC.

Celle-ci constate par ailleurs que plusieurs Canadiens « ont souvent des fonds qui dorment longtemps dans leurs comptes d’épargne ». Elle ajoute que le terme de « compte d’épargne libre d’impôt » a fait oublier à bon nombre de Canadiens qu’ils pouvaient détenir des placements dans ce compte et profiter d’une exonération d’impôt. « Le revenu tiré des placements dans le CELI n’étant pas imposé, les intérêts sur la totalité du montant sont composés. On peut ainsi réaliser divers placements pour profiter au maximum des rendements libres d’impôt et atteindre ses objectifs financiers », conclut la Pl. Fin.

Le sondage a été mené en ligne par Ipsos du 20 au 26 novembre 2018 auprès de 2 000 Canadiens âgés de 18 ans ou plus. L’échantillon a été établi de manière à ce que sa composition reflète celle de la population d’un océan à l’autre, selon les données du dernier recensement de Statistique Canada.

La rédaction