Le REER des Québécois parmi les moins garnis au pays

Par La rédaction | 29 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Femme déposant une pièce de monnaie dans une tirelire rouge.
Photo : tunedin123 / 123RF

Si le montant moyen détenu dans les REER à l’échelle nationale est de 101 155 $, soit une hausse de plus de 20 % par rapport à 2016, la situation au Québec est nettement moins reluisante, selon un sondage de BMO publié mardi.

Celui-ci montre en effet de très fortes disparités en fonction des provinces. Ainsi, les épargnants de la région des Prairies sont ceux dont le régime enregistré d’épargne-retraite est le mieux garni, avec une moyenne de 129 545 $. Viennent ensuite, dans l’ordre, ceux de l’Ontario (120 024 $), de l’Alberta (98 933 $) et de la Colombie-Britannique (85 871 $). Avec respectivement 82 108 $ et 78 454 $, le Québec et les provinces de l’Atlantique ferment la marche.

BMO souligne que, dans l’ensemble, les participants au sondage ont cotisé des montants supérieurs avant la date butoir de cette année, qui a été fixée au 1er mars.

LES Y ÉPARGNENT DAVANTAGE QUE LES BABY-BOOMERS

Le rapport indique aussi que les membres de la génération Y ont affiché une croissance plus solide des montants détenus dans un REER que leurs homologues baby-boomers. Alors que les Y ont augmenté leur épargne de 87 % depuis 2016 (28 821 $ aujourd’hui, contre 15 377 $) sur le plan national, les comptes détenus par leurs aînés ont enregistré une progression de seulement 30 % sur la même période (178 664 $, comparativement à 137 360 $ en 2016).

« Bien que les soldes augmentent en raison des cotisations et de l’appréciation des actifs, il importe de souligner que les Canadiens de toutes les générations épargnent en vue de leur retraite, malgré les priorités financières et la volatilité des marchés. Il est encourageant de constater un changement d’attitude et d’approche à l’égard de la retraite à l’échelle nationale, en particulier chez les personnes de la génération du millénaire sondées », commente Robert Armstrong, vice-président, Solutions multi-actifs à BMO.

Le sondage montre également que cotiser à leur REER avant la date limite est devenu une priorité pour une majorité de Canadiens interrogés, 62 % l’ayant déjà fait ou envisageant de le faire. À noter que ceux qui sont déjà passés à l’acte ont versé en moyenne 5 247 $ à leur régime en 2018.

MOINS DE RETRAITS, MAIS DES MONTANTS RETIRÉS PLUS ÉLEVÉS

L’enquête d’opinion révèle par ailleurs que la fréquence des retraits de REER a diminué d’un tiers depuis 2017, tandis que les personnes qui décident de puiser dans leur épargne-retraite avant l’âge de 71 ans retirent des montants plus importants qu’auparavant. La moyenne nationale retirée en 2018 a ainsi été de 25 779 $, contre 20 952 $ en 2017.

« L’achat d’une maison reste le principal motif de retrait de fonds. Bien qu’ils pensent à la fois à leurs placements de retraite et à l’épargne pour l’avenir, plusieurs Canadiens continuent de tirer parti des avantages des retraits de REER que permet le régime d’accession à la propriété du gouvernement fédéral », explique Robert Armstrong.

Rappelons que ce programme permet aux acheteurs d’une première habitation de retirer de leur régime jusqu’à 25 000 $ en franchise d’impôt pour acheter ou construire une maison admissible. Le retrait doit cependant être remboursé sur une période de 15 ans.

DES CONSOMMATEURS DE PRODUITS FINANCIERS « MAL INFORMÉS »

Même si les Canadiens « continuent de planifier leur retraite en dépit de la volatilité des marchés », BMO relève que les personnes interrogées se considèrent comme étant « des investisseurs vigilants, préférant jouer de prudence ». Autrement dit, souligne l’institution financière, beaucoup de consommateurs de produits financiers n’ont pas confiance en leur savoir-faire en matière d’investissement, 42 % d’entre eux se jugeant même « mal informés », tandis que 29 % s’estiment « investisseurs débutants ».

« Puisque 71 % des répondants se qualifient d’investisseurs prudents, les Canadiens seraient fort avisés de contacter des conseillers en investissement afin de rechercher les meilleures options. Bien que les marchés puissent sembler incertains, les investisseurs de tous les niveaux peuvent recevoir des conseils sur mesure susceptibles de les aider à structurer leur épargne-retraite et à garantir la croissance de leurs investissements », conclut Robert Armstrong.

Le sondage a été effectué en ligne par Pollara Strategic Insights entre le 30 novembre et le 5 décembre 2018, auprès d’un échantillon de 1 518 Canadiens âgés de 18 ans et plus. Les données ont été pondérées en tenant compte des plus récentes informations de recensement, afin d’être représentatives de l’âge, du sexe et des régions. La marge d’erreur de l’enquête est de plus ou moins 2,5 %, 19 fois sur 20.

La rédaction