Réduire la charge fiscale des retraités

Par Rudy Mezzetta | 19 octobre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les conseillers peuvent aider les clients retraités à gérer leurs liquidités en déterminant les retraits les plus avantageux sur le plan fiscal, en tenant compte de leur situation personnelle et en les ajustant au besoin tout au long de leur retraite.

« Il y aura des points de déclenchement, potentiellement, ou cela pourrait être une évolution lente », a affirmé Peter Bowen, vice-président de la recherche sur la fiscalité et la retraite pour Fidelity Investments Canada à Toronto, le 29 septembre dernier au symposium 2022 de l’Institute of Advanced Financial Planners à Gatineau, au Québec.

Le niveau de liquidités sera basé sur les besoins et les souhaits du client, « tempéré par la réalité de ce dont il dispose [par le biais de sources de revenus] », informe Peter Bowen.

Les retraités peuvent être en mesure de puiser dans une variété de sources de revenus : pensions gouvernementales, régimes de retraite privés, rentes, comptes enregistrés, revenus de placement provenant de comptes imposables (intérêts, dividendes ou gains en capital), revenus de location, produit de la vente d’une maison, héritages et même revenus d’emploi à temps partiel.

Une hiérarchie bien établie des retraits cherchera à « lisser les taux d’imposition au fil du temps », réduisant ainsi l’impact fiscal pendant la retraite et, éventuellement, sur la succession du client.

Par exemple, un homme célibataire de 65 ans ayant un solde important de REER/FERR peut décider de retarder le déclenchement du Régime de pensions du Canada (RPC) et de la Sécurité de la vieillesse (SV) afin d’augmenter ces montants à 70 ans et de se protéger contre le risque de longévité.

Au sommet de la hiérarchie des retraits du client entre 65 et 70 ans se trouvent les retraits des REER et des FERR au-delà des minimums requis. En retirant des REER et des FERR entre 65 et 70 ans, le client atténue l’impact fiscal, y compris la récupération éventuelle de la SV, qu’il pourrait subir lorsqu’il commencera à recevoir des prestations du RPC et de la SV à 70 ans.

Viennent ensuite la vente de pertes fiscales et la liquidation de placements non appréciables dans des comptes imposables, puis la mise en place d’un régime de retraits fiscalement avantageux – comme des placements offrant un remboursement de capital – pour obtenir un report d’impôt. Enfin, la récolte des gains en capital et le retrait d’un CELI complètent la hiérarchie du client.

« Le retrait [de l’épargne] d’un CELI devrait être assez bas [dans la hiérarchie] car, même pour les personnes âgées, c’est un compte assez puissant », insiste Peter Bowen.

À 70 ans, la hiérarchie des retraits du client changera : il commencera à percevoir le RPC et la SV et ne retirera pas plus que le minimum d’un FERR afin de gérer les niveaux de revenu et la récupération de la SV.

D’autres scénarios de clients donneront lieu à des hiérarchies différentes. Par exemple, dans le cas des couples dont les revenus sont inégaux, le conjoint ayant le revenu le plus élevé cherchera à augmenter le revenu de pension provenant de certaines sources afin de profiter des possibilités de fractionnement du revenu avec le conjoint ayant le revenu le plus faible.

« En fin de compte, vous voulez travailler avec votre client pour l’aider à créer une vision de la retraite – c’est sa vision de la retraite – à comprendre toutes les diverses sources de revenu de retraite et à utiliser ces stratégies de retrait fiscalement avantageuses », conclut Peter Bowen.