L’assurance vie universelle et les risques du marché

Par Ronald McKenzie | 22 avril 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les polices d’assurance vie universelle (VU) comportent des risques que de nombreux consommateurs ignorent, rappelle Steven Kelman, chroniqueur à Morningstar Canada.

Le plus important est l’impact des rendements négatifs que peuvent subir les actions ou les produits liés aux actions. En effet, lorsque les Bourses reculent de 40 %, comme ce fut le cas pour le TSX en 2008-2009, la valeur du compte de placement de la police peut dégringoler en moins de deux et même se retrouver pratiquement vide. Si ce scénario catastrophe se concrétise, le souscripteur subira une hausse de ses primes mensuelles, simplement pour garder son assurance vie en vigueur.

« Si le marché connaît un passage à vide et que vous avez une perspective à long terme, vous verrez probablement le redressement de votre portefeuille si vous n’effectuez aucun retrait. Mais s’il y a de l’argent qui est retiré chaque mois de votre compte de placement, comme c’est le cas pour payer le coût de cette police d’assurance vie universelle, l’impact d’une chute boursière peut être assez sévère », souligne Steven Kelman.

Le chroniqueur fait remarquer que les illustrations utilisées pour vendre les placements ne montrent pas, en général, l’impact des rendements négatifs. « Ce sont des événements qui peuvent paraître aux jeunes investisseurs comme uniques dans une génération, mais en réalité les baby-boomers les plus âgés en ont connu au moins deux autres de même acabit », indique-t-il.

Il dénonce aussi les illustrations basées sur des « taux de rendement constants », car ils ne sont pas réalistes. Steven Kelman préférerait que les assureurs vie dressent des projections établies à partir du rendement qu’ont réellement généré différents types de produits financiers, comme les fonds communs. Ainsi, les acheteurs potentiels auraient « une meilleure compréhension de l’impact potentiel d’un rendement négatif et de la volatilité ».

Les polices VU dont les comptes de placement sont constitués d’instruments axés sur la croissance peuvent convenir aux personnes bien nanties qui en comprennent pleinement les dangers. « Toutefois, je soupçonne que la plupart des gens aimeraient bien éviter les risques lorsqu’ils financent une assurance vie, qui est essentiellement un produit qui protège leur famille contre le risque », dit Steven Kelman.

Les souscripteurs qui ont déjà subi des pertes importantes devraient demander à leur conseiller quelles sont les solutions de rechange qu’offre leur police. Par exemple, ils pourraient choisir des options de placement garanti pour financer les coûts d’assurance. Ils pourraient aussi chercher une police de remplacement. Cependant, si leur contrat actuel est relativement nouveau, leur annulation « entraînera une pénalité de résiliation importante », prévient Steven Kelman.

Ronald McKenzie