J’assure ma cause

Par Nathalie Savaria | 16 novembre 2023 | Dernière mise à jour le 15 novembre 2023
5 minutes de lecture
Image conceptuelle avec parapluie de couleur dans le ciel sous la pluie
Sergey Nivens / AdobeStock

Alors que les organismes de bienfaisance enregistrés peinent à répondre aux besoins de plus en plus criants de la population, une nouvelle initiative vise justement à leur venir en aide.

Cette initiative, c’est J’assure ma cause, un programme d’assurance vie inédit imaginé par Chantale Vigneault, conseillère en sécurité financière, présidente du Cabinet Chantale Vigneault affiliée au Groupe Cloutier, et présidente et cofondatrice du programme.

Suivant un processus simple, un donateur peut souscrire une assurance vie en faveur d’un organisme philanthropique de son choix inscrit au programme, le désignant comme titulaire et bénéficiaire. À son décès, le capital est versé à l’œuvre de bienfaisance.

L’INSPIRATION ET L’ÉTINCELLE

Originaire du village de Saint-Ferdinand dans le Centre-du-Québec, Chantale Vigneault est issue d’une famille d’entrepreneurs en construction qui aime innover, « ce qui a probablement eu un impact sur moi », confie-t-elle en riant.

En 2002, la jeune femme amorce sa carrière à l’Industrielle Alliance, avant de se joindre deux ans plus tard à un cabinet d’assurance collective où elle développe le volet individuel. En 2008, elle fonde son propre cabinet de services financiers et assurance de personnes.

C’est en prenant part au fil des ans à des campagnes de levées de fonds et à des soupers-bénéfices que Chantale Vigneault a pu mesurer l’ampleur des besoins des diverses œuvres caritatives qui viennent en aide aux familles, notamment celle de Chantal Boisvert, mère d’Ariane Pinette, une adolescente atteinte d’une maladie dégénérative rare, et qui la touche particulièrement.

En 2018, répondant à un message de la maman d’Ariane sur Facebook, qui cherchait quelqu’un pour garder son fils pendant qu’elle se rendait à l’hôpital Sainte-Justine avec sa fille, Chantale Vigneault lui offre plutôt des cartes-cadeaux d’essence. C’est à ce moment que le déclic se fait.

Devant les besoins récurrents de milliers de familles comme celle de Mme Boisvert et ceux des organismes de charité en quête de nouvelles sources de revenu, elle se demande comment elle pourrait apporter une aide à long terme. Elle pense alors à ce qu’elle fait de mieux : les assurances.

UN FONCTIONNEMENT SIMPLE

Ainsi est né le programme J’assure ma cause, lancé officiellement le 1er novembre dernier. Pour s’assurer d’un effet multiplicateur, sa conceptrice a choisi d’offrir un programme d’assurance vie s’adressant au plus grand nombre, n’excluant pas non plus les grands donateurs.

« Je voulais que ça soit accessible pour tout le monde », précise Chantale Vigneault.

Concrètement, un donateur souscrit en ligne un produit d’assurance vie en fonction de son budget et de ses besoins, puis choisit un organisme de bienfaisance enregistré comme titulaire et bénéficiaire parmi la liste de partenaires de J’assure ma cause. Annuellement ou mensuellement, sur une période maximale de 10 ans, ou encore en effectuant un don unique, il s’engage à verser une prime pour laquelle il bénéficie d’un crédit d’impôt. Pour se qualifier, il doit être âgé entre 18 et 80 ans et répondre à un questionnaire.

Une fois le donateur approuvé, J’assure ma cause remet un don automatique de 125 $ à l’organisme bénéficiaire, un aspect unique au programme.

« C’est un don immédiat parce qu’on veut vraiment faire notre part. Puis, on a pris une assurance sans examen médical. Sébastien Dupuis, le PDG d’Assomption Vie, qui est notre assureur partenaire, a été touché par le fait qu’on remettait une somme d’argent, et c’est pourquoi il a décidé d’embarquer avec nous aussi. »

Une fois par trimestre, les organismes de bienfaisance enregistrés qui ont obtenu de nouveaux donateurs reçoivent un versement selon les dons accumulés.

Finalement, au décès du donateur, le capital de l’assurance vie, libre d’impôt, est versé à l’organisme bénéficiaire. Cette somme varie de 5000 $ à 250 000 $, pour les produits sans examen médical, et dépend à la fois du contrat d’assurance et du moment du décès, indique-t-on sur le site Web de J’assure ma cause.

Par exemple, illustre Chantale Vigneault, une assurance vie de 10 000 $ pour un homme de 45 ans, non-fumeur et en santé, pourrait coûter 624 $ par année (maximum de 10 ans), mais le montant du don net reviendrait à 333 $ par année en raison d’un crédit d’impôt de 291 $. À noter que celui-ci est en fonction du revenu imposable de l’année.

« Un don, ça se planifie, dit-elle. L’important, c’est d’y aller avec son budget et son cœur. »

Pour faire partie de la liste des organismes de bienfaisance bénéficiaires, un organisme doit détenir un numéro d’enregistrement d’organisme de bienfaisance et être autorisé à délivrer des reçus à des fins fiscales. Après la signature d’une entente de partenariat, celui-ci s’engage à acquitter l’abonnement annuel de 375 $ + taxes.

« C’est vraiment un programme clés en main, fait-elle valoir. On s’occupe de tout : les contrats et le paiement de la prime, etc. On remet aux organismes la liste des donateurs pour qu’ils puissent transmettre les reçus d’impôts à la fin de l’année. On leur fournit du matériel marketing. En retour, on leur demande d’afficher leur participation sur leur site Web et de parler de nous à leurs donateurs. »

Par ailleurs, dans le cas où un donateur ne peut plus payer sa prime, l’organisme bénéficiaire pourra avoir l’option de continuer à verser la prime puis conserver le capital d’assurance vie en totalité. Sinon, une valeur de rachat est disponible après la troisième année, permettant de conserver une partie du don.

EN PÉRIODE DE LANCEMENT

Le programme J’assure ma cause, qui est disponible au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick pour l’instant, est en période de lancement et déjà, selon Chantale Vigneault, donateurs et organismes de bienfaisance montrent de l’intérêt.

Résolument optimiste quant à l’avenir du programme, la présidente et cofondatrice conclut l’entrevue sur ces mots : « Notre vision, c’est aussi de créer un nouveau réflexe chez les gens avec les dons planifiés en assurance vie, car ils ne savent pas qu’ils peuvent faire ça. […] Puis il s’agit d’une nouvelle option dans la façon de donner. »

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Natalie Savaria

Nathalie Savaria

Nathalie Savaria a été rédactrice en chef de magazines dans le domaine de l’immobilier commercial. Elle est journaliste indépendante.