L’assurance poursuit sa transformation

Par La rédaction | 8 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Famille sous un parapluie rouge
Photo : Jirsak / iStock

La transformation du secteur de l’assurance amorcée l’an dernier s’est « poursuivie » et même « accélérée » au cours du premier trimestre de 2020, constate Aon dans son plus récent rapport sur le marché de l’assurance canadien.

Dans ce document diffusé mardi, l’entreprise de services spécialisée en solutions pour le risque, la retraite et la santé relève notamment que la tarification a continué d’augmenter d’un océan à l’autre, que plusieurs secteurs clés de l’industrie ont vu leurs capacités réduites, tandis que le processus de souscription est devenu de plus en plus rigoureux.

« Le marché de l’assurance en général a beaucoup changé au cours des deux dernières années, les assureurs ayant adopté une approche beaucoup plus disciplinée de la souscription, au-delà du simple examen de l’adéquation des prix. Dans l’ensemble, ils réduisent leurs limites le cas échéant, se retirent de certains segments du secteur et réduisent leur couverture », analyse Aon.

UN SECTEUR RENTABLE MALGRÉ LES ALÉAS

Le rapport estime cependant que l’industrie de l’assurance au pays « continue d’être un domaine de choix pour investir du capital en raison de sa rentabilité et de sa stabilité ». La preuve? Le secteur canadien est rentable avec un taux de sinistres net combiné de 98,3 %, comparativement à 98,6 % aux États-Unis et à 99,7 % au Royaume-Uni. Une bonne performance si l’on tient compte des principaux risques pour les assureurs qu’énumèrent les auteurs du document : cyberattaques et atteintes à la protection des données, atteinte à la réputation ou à la notoriété de la marque, pertes d’exploitation, changements d’ordre réglementaire, conditions climatiques et catastrophes naturelles et, cerise sur le sundae, ralentissement économique dû à la pandémie de coronavirus.

Aon note que, au premier trimestre, le capital total de la réassurance mondiale s’est élevé à 590 milliards de dollars américains, soit une baisse de 35 milliards (-6 %) par rapport à l’année précédente. Plus précisément, il y a eu une diminution de 6 % de la réassurance traditionnelle et de 4 % d’autres sources de capitaux, qui ont terminé le trimestre à 499 milliards et à 91 milliards de dollars respectivement.

Le rapport note par ailleurs qu’un nombre de plus en plus élevé d’assureurs au pays cherchent à renforcer les systèmes de base, à ajouter des capacités et à améliorer l’expérience de leurs clients grâce à l’intelligence artificielle (IA), à la numérisation et à d’autres innovations technologiques. Dans le même temps, il constate que le marché des administrateurs et dirigeants « se durcit chaque mois », les entreprises cotées en Bourse étant celles qui enregistrent les plus fortes hausses de taux. Notant que la pandémie de COVID-19 a touché tous les secteurs de l’économie canadienne, Aon souligne aussi que les assureurs « continuent de s’adapter à un marché toujours plus rigide ».

« BIEN ÉVALUER L’EXPOSITION AU RISQUE EST ESSENTIEL »

Enfin, la firme relève que les assureurs de responsabilité civile professionnelle réduisent désormais leur capacité tout en cherchant à augmenter les tarifs pour les professions perçues comme présentant un risque particulièrement élevé, comme les architectes, les ingénieurs en structure et les ingénieurs géotechniques. De même, la capacité en assurance des biens se resserre dans le secteur de l’énergie, ce qui pousse les tarifs à la hausse, tandis que les capacités diminuent en raison des mauvais résultats de ce secteur d’activité, d’une souscription plus modérée et d’un retrait du secteur des sables bitumineux.

« Il est essentiel que les clients, les courtiers et les assureurs évaluent correctement l’exposition au risque de leurs clientèles pour confirmer que leur couverture et leurs limites restent suffisantes », conclut Russell Quilley, chef du courtage chez Aon.

La rédaction