Combien ça coûte, un conseiller-robot?

Par David Aston, MoneySense | 2 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Tatiana Shepeleva / 123RF

Pour consulter l’article complet, rendez-vous sur lactualite.com.

Même si les conseillers-robots gèrent encore très peu d’actifs au Canada, au moins 11 sociétés utilisant ce type de gestion ont vu le jour depuis deux ans, dont Wealthsimple, Nest Wealth et le Portefeuille futé de la Banque de Montréal. Et même s’il s’agit de robots, ils ont chacun leur propre « personnalité ».

Le magazine MoneySense a préparé un tableau comparatif présentant les caractéristiques, notamment les frais de gestion, de cinq conseillers-robots présents sur le marché canadien.

Cliquez pour agrandir l'image

Cliquez pour agrandir l’image

RÉPONDRE À UNE DEMANDE

En automatisant certaines étapes du processus d’investissement, les conseillers-robots gagnent en efficacité et limitent l’intervention humaine lorsqu’elle n’est pas nécessaire. Ainsi, si une société a des milliers de clients avec les mêmes besoins et la même tolérance au risque, pourquoi ferait-elle appel à différents conseillers de compétence inégale pour construire et entretenir des milliers de portefeuilles individuels (ce qui représente des coûts, sans compter que les résultats sont variables)? Au lieu de cela, un conseiller-robot élabore divers modèles de portefeuilles qui, comme les voitures, sont adaptés aux profils des clients. « Si la formule marche dans l’industrie automobile, pourquoi pas ailleurs? » demande Mark Yamada, président de la société PUR Investing Inc., qui propose un logiciel de planification financière.

Les conseillers-robots proposent généralement de 5 à 10 modèles de portefeuilles de placement diversifiés qui couvrent les principales catégories d’actifs et qui sont composés de FNB; ils se distinguent par leur niveau de risque sur le marché et conviennent à toutes les stratégies de placement, de la plus prudente à la plus dynamique. Un portefeuille type inclut normalement des obligations, des actions (canadiennes, américaines, étrangères) et, parfois, d’autres genres d’actifs comme des fiducies de placement immobilier, des fonds de pays émergents ou encore des obligations à rendement élevé. Ces portefeuilles peuvent être détenus dans des comptes non enregistrés, des CELI, des REER, des FERR et, bien souvent, dans des comptes spécialisés comme les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE).

Il va de soi que dès que le conseiller-robot a trouvé un portefeuille qui convient au profil du client, ce dernier accepte de lui en confier la gestion au jour le jour. Les conseillers-robots sont accrédités comme gestionnaires de portefeuille et doivent donc gérer vos placements en observant une obligation « fiduciaire », c’est-à-dire qu’ils doivent agir dans votre intérêt. Cette norme est plus stricte encore que l’obligation « d’évaluation de la convenance au client » à laquelle sont tenus la plupart des conseillers financiers et qui prescrit qu’on ne peut vous vendre des placements qui ne vous conviennent pas.

JUSTIFIER LES HONORAIRES

Les conseillers-robots ne supplanteront pas définitivement les conseillers humains, mais il sera dorénavant plus difficile pour ces derniers de justifier leurs honoraires élevés s’ils se contentent de construire et de rééquilibrer des portefeuilles. « De nombreux conseillers qui, jusqu’ici, ont bien gagné leur vie en facturant des frais élevés ne pourront continuer à faire le travail qu’effectuent maintenant les conseillers-robots pour moins cher sans réorienter et bonifier leurs services », affirme Mark Yamada. Les conseillers peuvent y parvenir en se consacrant davantage à des activités comme la planification financière ou fiscale et les consultations par rapport au comportement de l’investissement.

Les services-conseils automatisés pourraient même devenir un nouvel outil pour les conseillers traditionnels : nombreux sont ceux qui songent à intégrer les plateformes robotisées dans leur travail pour pouvoir se concentrer sur des activités plus rentables. « Nous venons en paix », explique aux conseillers Randy Cass, PDG de Nest Wealth. Les REER collectifs ou les régimes de retraite à cotisations déterminées pourraient aussi tirer parti de ces services automatisés. Les employés qui cotisent à ces régimes font souvent des choix discutables en matière d’investissements, d’autant plus que les employeurs ont toujours rechigné à débourser d’importantes sommes pour des conseils d’experts.

Cet article a été adapté de MoneySense par l’équipe de L’actualité.

David Aston, MoneySense