L’or va briller de plus belle

5 juillet 2022 | Dernière mise à jour le 14 août 2023
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Plusieurs facteurs vont favoriser le métal jaune dans les mois à venir, selon Daniel Greenspan, analyste principal et chef de l’équipe des matières premières à Gestion d’actifs CIBC.

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« Après un bon début d’année, où l’once d’or a grimpé de 1800 dollars américains ($ US) en janvier à 2050 $ US en mars, son prix est resté attaché comme un aimant au niveau des 1850 $ US, dont il a rebondi plusieurs fois dans les dernières semaines. Bien que 1850 l’once soit un bon prix, nous sommes surpris que l’or n’ait pas fait mieux considérant les vents porteurs de l’environnement macroéconomique actuel. Nous croyons à une remontée dans les prochains mois à mesure que s’intensifie l’incertitude sur les marchés », rapporte Daniel Greenspan.

L’expert cite tout d’abord l’inflation, les taux d’intérêt et les risques macroéconomiques.

« Il est clair que l’inflation a dépassé les attentes. On a vu les banques centrales augmenter sérieusement leurs taux pour tenter de contrer cela. Mais il semble que la Réserve fédérale (Fed) soit encore en retard sur le contrôle de l’inflation. Les investisseurs sont donc poussés vers l’or, tant à titre de protection contre l’inflation que de valeur refuge », poursuit Daniel Greenspan.

La volatilité des marchés aura aussi son rôle à jouer, croit-il.

« Nous remarquons que l’indice VIX, qui reflète la volatilité de l’indice S&P 500, a dépassé les 30 ce mois-ci. Ce n’est pas un très haut niveau en comparaison à des crises comme le début de la pandémie en 2020 ou la crise financière de 2008/2009, quand le VIX a dépassé les 50. Mais c’est toujours au-dessus de la moyenne de 20 sur les 25 dernières années. Nous croyons que cet excès de volatilité va profiter à l’or car il servira de refuge et de protection anticyclique contre les mouvements des marchés d’actions », explique Daniel Greenspan.

Et puis, l’or profite des facteurs géopolitiques comme la guerre en Ukraine et la politique « Zéro COVID » de la Chine, qui insufflent de la volatilité dans les matières premières, argue l’expert.

Alors pourquoi l’or plafonne-t-il encore ? Selon lui, cela est dû à la force du dollar américain, qui entretient une relation inverse avec l’or. L’indice DXY, qui mesure le dollar américain contre un panier de devises mondiales, s’est rapproché des 105, un niveau jamais vu depuis 2002.

« Il y a aussi le fait que les investisseurs ont pu trouver de bons rendements dans l’énergie et les métaux; si cette tendance s’estompe, on peut s’attendre à les voir tourner leur attention vers l’or », croit Daniel Greenspan.

L’expert donne plusieurs titres qui devraient bien performer en conséquence, dont les entreprises canadiennes Agnico Eagle, qui complètent actuellement son acquisition de Kirkland Lake Gold Ltd., et Franco-Nevada, qui ne produit pas d’or, mais touche des redevances issues d’un portefeuille de haute qualité.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.