Les technos n’ont pas dit leur dernier mot

5 octobre 2022 | Dernière mise à jour le 14 août 2023
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Le secteur technologique a perdu son élan boursier, mais les joueurs vraiment solides tirent leur épingle du jeu, croit Tiffany Li, directrice, Rothschild & Co Asset Management.

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« Après sa surperformance durant la pandémie, le secteur a été durement touché par les hausses de taux d’intérêt et par la dispersion des enjeux liés à la COVID-19. Certains sous-secteurs comme le logiciel et les services en ligne aux consommateurs sont devenus très surévalués, après avoir vu leurs multiples grimper durant la pandémie. On croyait alors que les taux d’intérêt demeureraient bas pour une longue période, et que ces entreprises connaîtraient une croissance soutenue sous l’effet de la crise sanitaire. En rétrospective, il y a eu un phénomène de devancement de la demande, qui s’est dissipé sous l’effet des comparaisons de coûts, de la concurrence, et du ralentissement économique », estime Tiffany Li.

L’experte rappelle que les titres technos ont été très affectés cette année, alors que la plupart des actions du secteur ont baissé de 20 à 80 %, incluant celles qui présentent pourtant de belles promesses de croissance à long terme. Elle cite Microsoft, dont le titre a reculé de 27 % alors que ses profits ont augmenté de 19 %. Cela représente une compression de 38 % de son ratio cours/bénéfice.

« Nous croyons toujours que la technologie est au cœur de l’innovation et des gains concurrentiels dans l’ensemble des secteurs. À long terme, la technologie va continuer de transformer différents marchés et de générer des rendements attrayants. Malgré la sous-performance du secteur récemment, nous croyons qu’il présente encore de belles occasions d’investissement, et que le marché va finir par porter attention aux fondamentaux », rapporte Tiffany Li.

Parmi ces occasions, elle mentionne Alphabet, qui s’échange à 17 fois son bénéfice et neuf fois son BAIIA ; Meta qui s’échange à 13 fois son bénéfice et 14 fois son BAIIA ; et une fois encore Microsoft, qui s’échange à 20 fois son bénéfice et 14 fois son BAIIA.

« En plus de surveiller les facteurs macro-économiques qui soutiennent ces titres, nous recherchons d’autres titres capables de surperformer dans un contexte économique difficile et sur fond de hausse des taux. Par exemple, nous avons investi en février dans Multiple Web Solutions, un fournisseur d’équipement de télécommunications qui est relativement à l’abri des vents contraires cycliques », dit Tiffany Li.

« Nous recherchons désormais des entreprises qui ont un positionnement concurrentiel fort, une profitabilité clairement visible, et de solides flux de trésorerie. En revanche, nous évitons celles qui sont de nature spéculative ou dont les flux de liquidités sont dans le rouge », poursuit-elle.

« Nous continuons de croire qu’au sein du secteur technologique, l’innovation peut survenir très rapidement. La hausse des taux d’intérêt crée un environnement négatif, mais une fois qu’elles se stabiliseront, le secteur pourra reprendre sa vigueur », conclut-elle.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.