En 2011 : redorer l’image du conseiller et assurer la relève

Par Sophie Stival | 11 janvier 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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« Les scandales des dernières années ont changé la perception des consommateurs vis-à-vis de la profession », affirme Yves Charbonneau, conseiller indépendant associé à l’Industrielle Alliance.

« Si on continue avec des réglementations aussi serrées, la profession va régresser par rapport au chemin parcouru depuis 30 ans. Personnellement, je n’ai pas réellement été touché, heureusement. Je fais ce métier depuis 25 ans et je constate que j’ai une clientèle extraordinaire. Mais dans son ensemble, l’image de la profession y goûte, et c’est bien dommage », dit-il.

M. Charbonneau se dit proche de la relève qui commence dans le métier. Il se désole de les voir peiner autant à se bâtir une réputation et une clientèle. Bien qu’ils soient de plus en plus scolarisés, la paperasse est aujourd’hui harassante pour eux, constate-t-il. Et ils ont peur de ce qu’ils entendent sur le métier. « Ils sont notre avenir, ne l’oublions pas. Il me semble qu’il y a 25 ans, ce n’était pas aussi difficile », ajoute-t-il.

Yves Charbonneau, AVC et pl. fin. (Zabel photo)

Yves Charbonneau, AVC et pl. fin. (Zabel photo)

« Ma fille a commencé dans le métier cette année et je me considère très chanceux, dit M. Charbonneau. Je souhaite qu’elle aime ça et qu’elle prenne la relève dans une dizaine d’années. »

« Toute cette crise nous rappelle que notre mandat premier c’est d’aider les gens qui nous font confiance. Les organismes sont là aussi pour aider et protéger les gens, bien sûr. Mais à force de dire aux gens « fais attention à ceci et à cela”, on crée des doutes dans l’esprit du public et ça touche tous les conseillers qui travaillent fort alors qu’ils sont si peu nombreux à ternir la profession. »

« Il faut cesser de faire peur aux consommateurs, ajoute M. Charbonneau. Il faut cesser notamment de mettre l’entière responsabilité sur le dos des clients, comme le fait l’AMF (comme le fait la pub : Avant d’investir, investiguez). »

« Si un médecin dit à son patient : je te prescris ce médicament, mais vérifie si la compagnie pharmaceutique est bonne. Le patient répondrait : ben voyons, c’est toi qui es censé m’aider, je te fais confiance ! », illustre M. Charbonneau.

« Les organismes de réglementation devraient équilibrer un peu plus leurs interventions afin de rappeler aux gens que notre profession est noble, dit M. Charbonneau. Il faut poursuivre le travail entamé il y a quelques années. »

Un exemple ? « Il y a 30 ans, l’image de l’assureur vie c’était le gars qui faisait du porte-à-porte. Alors que son rôle c’est avant tout de conseiller les gens et d’être là pour eux. Depuis 25 ans, je travaille plus de 50 heures par semaine. Ça veut dire que mes clients ont besoin de moi et qu’ils me gardent occupé. Je suis choyé et cette confiance qu’ils me donnent est précieuse. »

« Mon souhait serait d’aller de l’avant en atténuant la peur du public, qui est inutile. Les conseillers doivent se sentir plus épaulés par les organismes de réglementations comme l’AMF », termine M. Charbonneau.

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Sophie Stival