L’épargne-études, haut la main

19 février 2014 | Dernière mise à jour le 19 février 2014
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Le REER, loin derrière

À l’instar du REER, les REEE et REEI offrent l’accumulation de l’épargne à l’abri de l’impôt, un avantage qui s’ajoute, dans le cas des deux derniers, au rendement obtenu sur la subvention. S’y greffe le fractionnement du revenu lors du décaissement. En revanche, les contributions au REEE et au REEI ne sont pas déductibles, contrairement aux cotisations à un REER.

Toutefois, en matière de REER, tout est question de différence entre le taux d’impôt lors de la contribution, que l’on souhaiterait plus élevé, et celui lors du décaissement, que l’on souhaitera plus faible. Ce qui n’est pas gagné d’avance. À ce jeu d’écart s’ajoute celui des crédits sociofiscaux. On pense, ici, aux prestations fiscales et aux crédits remboursables (frais de garde, crédit pour la TPS, prime au travail, crédit de solidarité, etc.).

Avec le REER, on entre également dans l’univers du taux marginal. « Les courbes de Claude Laferrière sont éloquentes. Elles nous indiquent que le taux réel d’imposition sur le revenu additionnel peut atteindre les 85 % pour une famille monoparentale avec deux enfants en bas âge », illustre Éric Brassard. Ces courbes doivent être prises en compte dans la décision de cotiser ou non au REER. Elles rappellent qu’un grand nombre de mesures fiscales ou sociales diminuent (ou disparaissent) lorsque le revenu augmente.

« Il faut aussi penser au taux marginal effectif lors du retrait, si l’on perd une partie du supplément de revenu garanti, par exemple », souligne Éric Brassard.

Hélène Marquis acquiesce. « Tout est question de taux marginal. » De plus, pour les hauts salariés, on atteint les plafonds de contribution au REER très rapidement, surtout si ces personnes cotisent à un régime complémentaire à prestations déterminées, ce qui est souvent le cas. « Et l’on peut penser que leur taux marginal restera élevé une fois la retraite venue. Pour les autres, il faut voir si les contributions affectent les prestations sociofiscales. » Dans ce petit jeu d’arbitrage appelant ou non une contribution au REER, le CELI saura démontrer toute sa pertinence, voire sa complémentarité. « Tout reste donc une question de planification financière, sans nécessairement savoir ce que sera le taux d’imposition à la retraite. »

Cela dit, pour la personne n’ayant pas d’enfant, l’analyse se fera autour d’un arbitrage entre le REER, le CELI et le remboursement de dettes non déductibles. Pour celui qui veut contribuer au financement des études de l’enfant et qui n’a pas besoin de déduction fiscale, du strict point de vue fiscal, « le REEE demeure un choix optimal, la subvention canadienne offrant un excellent rendement », résume Hélène Marquis.

Mais qu’arrive-t-il si le bénéficiaire d’un REEE ne poursuit pas d’études postsecondaires? Si l’enfant ne fréquente pas d’université, on peut le transférer à un autre enfant de la famille. Autrement, il faudra rembourser la subvention reçue. « Mais on conserve le rendement, ainsi que le rendement sur la subvention, et l’on transfère le tout au REER, le cas échéant. La subvention produit un effet de levier », résume Éric Brassard.

Jason Gauthier, planificateur financier à BMO Groupe financier, reconnaît également que l’on accumule un peu plus dans un REEE. Mais nonobstant l’aspect financier, « je retiens pour ma part qu’il est important de bien planifier sa retraite. Aussi, un mix REER-REEE est, pour moi, la situation souhaitable pour ceux qui ne peuvent maximiser les deux régimes. Mais tout dépendra de l’intention de chacun. Certes, une bonne partie des remboursements d’impôts découlant d’une contribution REER devra être remboursée lorsque le régime sera liquidé. Dans l’intervalle, cet argent peut servir pour le REEE, le REEI ou le remboursement d’une dette », suggère-t-il.

À consulter Place aux cas types! Six scénarios qui vous permettront de mesurer les avantages du REEE dans différentes situations.

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