Attention aux faux conseillers bancaires !

Par La rédaction | 28 avril 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : twinsterphoto / 123RF

Les escrocs ne manquent pas de créativité pour tromper leurs victimes. La nouvelle arnaque qui donne des maux de tête aux services de police… et aux victimes : la fraude à l’enquêteur bancaire.

À Paris, neuf individus qui trompaient leurs victimes en se faisant passer pour des conseillers bancaires viennent d’être condamnés à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour un préjudice total estimé à 190 millions d’euros (280 M$).

Les prévenus appelaient leurs victimes en se présentant comme des agents anti-fraude travaillant pour des institutions financières. Après avoir acheté sur Internet des données personnelles et des numéros de cartes bancaires de clients, ils usurpaient le numéro d’appel du service client de la banque et incitaient leurs cibles à valider des achats en ligne ou effectuer des transferts d’argent vers des comptes ouverts pour réceptionner les fonds. Les sommes dérobées étaient ensuite transférées ailleurs ou retirées en argent liquide dans des guichets automatiques.

La bande était bien organisée, selon les enquêteurs. Chacun des compères avait un rôle assigné :  acquisition des données bancaires, appels aux cibles, achat des téléphones utilisés pour passer les appels aux victimes, ouverture de comptes bancaires pour encaisser les fonds volés, location de voitures pour se déplacer, réservation de chambres d’hôtel de luxe pour « travailler ».

Les fraudeurs ont fait quelque 700 victimes. L’ancien ministre des Finances de France, Dominique Strauss-Kahn, s’est fait prendre au piège et a été le premier à porter plainte pour dénoncer les agissements des fraudeurs. Il avait validé malgré lui près de 40 000 $ d’achat dans une joaillerie de luxe. Le préjudice total causé par les agissements de la bande a été évalué à 4 M$ au terme de l’enquête.

UN RISQUE ÉGALEMENT PRÉSENT AU CANADA

La fraude à l’enquêteur bancaire se répand aussi au Canada et il serait peut-être judicieux d’en faire part à vos clients et de déterminer avec eux des manières de valider la façon dont vous les contacter. Ce type de fraude a fait l’objet de 1 063 signalements et touché 391 victimes au cours des trois premiers mois de 2023, pour un total de 3,2 M$ détournés, a rapporté Jeff Horncastle, agent de sensibilisation à la clientèle au Centre antifraude du Canada, au magazine Protégez-Vous. En 2022, près de 7 M$ ont été volés selon ce stratagème.

Le fait que les quatre premiers numéros des cartes de débit et de crédit sont systématiquement les mêmes facilite la tâche aux fraudeurs. Il leur est également facile d’usurper le numéro de téléphone d’une institution financière et de le faire apparaître sur l’afficheur d’un téléphone en utilisant la technique de « falsification des données de l’appelant ».

Une autre tactique des fraudeurs consiste à demander à leurs victimes de composer le code *72, suivi d’un autre numéro. Ce faisant, tous les appels entrants à ce numéro sont renvoyés vers le fraudeur, incluant les appels authentiques provenant de l’institution financière qui cherche à signaler à la victime les transactions frauduleuses effectuées dans son compte de banque, mentionne l’article.

En cas de doute à propos d’un appel qui semble provenir d’une institution financière, le Centre antifraude du Canada conseille à la personne qui reçoit l’appel de raccrocher et de composer elle-même le numéro indiqué sur le site de l’institution bancaire ou au dos de la carte de crédit.

Les fraudeurs sont astucieux. Ils ont tendance à contacter leurs victimes tôt le matin ou en fin de journée, lorsqu’elles sont moins alertes. Dans tous les cas, s’il y a eu vol d’argent ou d’identité, il est conseillé de porter plainte à son poste de police locale et de rapporter l’événement au Centre antifraude du Canada.

La rédaction