Rentrée scolaire : éviter les mauvaises surprises 

Par Anne-Marie Tremblay | 28 août 2023 | Dernière mise à jour le 26 septembre 2023
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Igor Zakharevich / 123rf

« Alors que l’inflation est forte, c’est clair que le budget alloué à la rentrée scolaire est une préoccupation pour plusieurs. Mais l’impact sera différent pour chaque famille, selon leur niveau de préparation. En fait, mieux on planifie, moins la rentrée représente un stress », souligne Guillaume Roux, chef de marché, planification financière chez BMO Groupe financier.

Et les conseillers sont bien placés pour aider leurs clients à réfléchir aux meilleures stratégies pour passer à travers cette étape sans mauvaises surprises. Déjà, pour ne pas être pris de court, le spécialiste recommande aux parents de faire un bilan à la moitié et à la fin de l’année scolaire, afin de calculer avec précision à combien se chiffrent ces dépenses.

Pour l’année suivante, on peut budgéter le même montant, tout en prévoyant une augmentation. « Il faut aussi se demander ce qui va changer, précise-t-il. Est-ce qu’il y a des dépenses que je ne paierai plus ou d’autres qui s’ajouteront ? En fait, le point clé, c’est de vérifier constamment. »

DIFFÉRENTS NIVEAUX, DIFFÉRENTES RÉALITÉS

D’autant que les besoins — et les frais — sont fort différents selon le niveau scolaire. Par exemple, au primaire, il faut penser au transport scolaire, au traiteur, à la surveillance du dîner, au service de garde et même à l’achat d’appareils électroniques, de plus en plus fréquemment inscrits à la liste des effets scolaires, énumère Guillaume Roux. « Si j’ai prévu ces dépenses, je serai mieux outillé pour budgéter cela dans ma réalité. »

Lors du passage au secondaire, si le service de garde n’est plus de mise, il faudra peut-être répartir son budget différemment pour inclure des montants pour l’inscription à une concentration ou à un programme particulier. « Les écoles organisent généralement des journées portes ouvertes qui permettent d’avoir une meilleure idée de tous les frais qu’implique la fréquentation du secondaire », précise l’expert.

En voyant ce que l’établissement offre comme sports, activités parascolaires ou possibilités de voyages scolaires, on peut aussi vérifier l’intérêt de son enfant et prévoir cette dépense. Lors du passage d’un niveau à l’autre, il suggère également d’en discuter avec des parents dont les enfants sont déjà rendus à cette étape.

MISER SUR LA RESPONSABILISATION

La participation des jeunes quant à la rentrée scolaire est aussi de mise, fait valoir Guillaume Roux. « Plus les enfants grandissent, plus on devrait les impliquer dans ces décisions financières. Par exemple, au secondaire, on pourrait leur allouer un budget pour garnir leur garde-robe. Si mon enfant veut un vêtement de marque, il devra faire des concessions sur autre chose. » Même chose au collégial ou à l’université, où certains étudiants devront emprunter la voiture pour étudier, voire déménager en appartement.

« Est-ce que le budget sera exponentiel du primaire à l’université ? La réponse, c’est non. Et pour cela, il faut impliquer nos enfants », insiste le spécialiste. Selon lui, il est donc important d’ouvrir la discussion avec eux, pour leur indiquer clairement ce que nous sommes prêts à payer ou non.

En plus de responsabiliser son enfant, c’est également une façon de le sensibiliser aux questions financières, fait-il valoir. « Il y a aussi une vertu éducative à faire participer les jeunes à toutes ces étapes. »

UTILISER JUDICIEUSEMENT SES REEE Lors de l’inscription aux études postsecondaires, c’est aussi le moment de puiser dans son REEE pour couvrir certains frais. « Quel est le programme ? Combien de temps dure-t-il ? Quels sont les besoins de mon enfant ? Bien entendu, la stratégie sera différente si on a un budget de 10 000 $ ou de 50 000 $. Toutefois, évaluer quelle sera le total de la facture permet de décaisser ces fonds en fonction de ses besoins réels. »

Dans tous les cas, les conseillers peuvent aider leurs clients à déterminer quelle est la meilleure stratégie pour passer sans heurts à travers la rentrée, en fonction de leur situation financière et du niveau scolaire. « Comme conseillers, nous pouvons amorcer la discussion autour de ce sujet, en posant des questions, en partageant notre expérience en tant que parents, pour faire réfléchir nos clients à des points auxquels ils n’auraient pas pensé autrement. »

« Les conseillers devraient aussi mettre le REEE au cœur des discussions avec leurs clients le plus tôt possible, ajoute-t-il. Car on tient parfois pour acquis que les gens connaissent ce véhicule financier, mais ce n’est pas toujours le cas. Or, il est intéressant d’y investir le plus tôt possible pour chaque enfant. Ainsi, les parents auront un fonds disponible pour les études postsecondaires de leurs jeunes. »

Anne-Marie Tremblay

Anne-Marie Tremblay est journaliste indépendante.